Les espèces exotiques envahissantes représentent une menace majeure pour les écosystèmes du monde entier.
En tant que pêcheur passionné et/ou amoureux de la nature, il est essentiel de comprendre les impacts de ces espèces pour mieux protéger nos environnements aquatiques et terrestres.
Mais qu'est-ce qu'une espèce exotique envahissante ?
Pourquoi sont-elles si problématiques ?
Tu as sûrement déjà entendu parler de certaines espèces envahissantes comme la perche soleil ou le gobie à taches noires ? Ces espèces, introduites volontairement ou accidentellement dans nos cours d'eau, perturbent les écosystèmes locaux, nuisent aux espèces indigènes et causent des dommages économiques considérables. Leur présence peut transformer nos lieux de pêche favoris et menacer la biodiversité que nous chérissons tant.
Dans cet article, je vais explorer avec toi les différentes facettes des espèces exotiques envahissantes : leurs impacts écologiques, économiques et sociaux, les stratégies de lutte et de gestion, ainsi que les débats éthiques qu'elles suscitent.
J'aborderai également des exemples spécifiques en Europe et en Belgique pour que tu comprennes bien le sujet et nous examinerons ensemble les législations en place et les initiatives en cours pour combattre ce problème croissant.
Mon objectif est de fournir des informations détaillées (comme d'habitude) pour sensibiliser et mobiliser notre communauté de pêcheurs et les naturalistes amateurs contre ce fléau grandissant.
Ensemble, nous pouvons faire une différence significative dans la protection de nos écosystèmes et la préservation de notre passion commune pour la pêche que l'on soit leurriste, moucheur, vifeur ou encore carpiste. En temps que pêcheur, nous sommes les sentinelles humaines du milieu aquatique, il en va de notre responsabilité d'observer, de comprendre et d'agir pour la préservation de nos milieux mais également pour la pérennité de notre passion commune.
Commençons déjà par en apprendre plus sur ces espèces afin d'être bien armé dans cette objectif.
Prêt(e) à rentrer dans le vif du sujet ?
Comme d’habitude,
Installe toi confortablement, prends un café et détends toi,
C’est parti !
Note: Pour les exemples de cet article, je citerai principalement des espèces animales car c'est le sujet que je maitrise le mieux mais cela concerne également le règne végétal ou les fonges (champignons). Cela dit, j'ai fait l'effort pour les botanistes et mycologues amateurs d'introduire certaines espèces de ces règnes également.
Qu'est-ce qu'une espèce exotique envahissante ?
Définition:
"Une espèce exotique envahissante (EEE) est une espèce introduite, volontairement ou accidentellement, dans un environnement où elle n'est pas naturellement présente et qui, une fois établie, cause des perturbations écologiques, économiques ou sanitaires."
Cependant pour vraiment bien comprendre ce concept, il est essentiel de distinguer trois termes souvent utilisés de manière interchangeable, mais qui ont des significations bien spécifiques selon les cas:
a) Espèce exotique :
Une espèce exotique (également appelée espèce non indigène ou allochtone) est une espèce introduite en dehors de son aire de répartition naturelle.
Cette introduction peut être due à des activités humaines, telles que le commerce international, le transport ou l'aquaculture (dans le cas de poissons).
Une espèce exotique n'est pas nécessairement nuisible; beaucoup d'entre elles coexistent avec des espèces locales sans causer de dommages significatifs aux écosystèmes locaux.
Exemple : La carpe Koï (Cyprinus rubrofuscus "koi"), introduite pour des raisons esthétiques dans les étangs et jardins, ne perturbe généralement pas les écosystèmes locaux en Belgique.
b) Espèce invasive:
Une espèce invasive est une espèce exotique qui s'établit, se propage et a le potentiel de causer des impacts négatifs sur les écosystèmes, l'économie ou la santé humaine.
Les espèces invasives sont souvent caractérisées par une croissance rapide, une reproduction prolifique et une capacité à s'adapter à divers environnements.
Toutes les espèces invasives sont exotiques, mais toutes les espèces exotiques ne deviennent pas invasives.
Exemple : Le gobie à taches noires (Neogobius melanostomus) en Belgique, en France et ailleurs en Europe Occidentale, qui concurrence les espèces locales pour les ressources alimentaires et perturbe les écosystèmes aquatiques.
c) Espèce envahissante :
Le terme "espèce envahissante" est souvent utilisé de manière synonyme avec "espèce invasive", mais il peut aussi désigner plus spécifiquement une espèce qui a des effets nuisibles particulièrement graves et irréversibles sur les écosystèmes et les activités humaines.
Une espèce envahissante est une espèce invasive qui a franchi un seuil critique d'impact, perturbant profondément les habitats, la biodiversité et les fonctions écologiques. Cette dernière peut être exotique mais également indigène en cas de perturbation importante dans le réseau trophique d'un écosystème.
Exemple : La moule zébrée (Dreissena polymorpha), également appelée moule asiatique. Cette espèce envahissante colonise massivement les infrastructures aquatiques, obstrue les conduites d'eau et perturbe les écosystèmes locaux en filtrant de grandes quantités de plancton, réduisant ainsi la nourriture disponible pour les espèces indigènes. Sa capacité de filtration est telle qu'elle modifie le biotope dans lequel elle évolue en rendant l'eau plus claire, à la limite de la transparence.
(comme quoi la transparence de l'eau n'est pas un signe de bonne santé d'un cours d'eau ou d'un plan d'eau contrairement à ce que certains pourraient penser..)
Pour faire simple:
Une espèce exotique devient invasive lorsqu'elle commence à se propager rapidement et à causer des impacts négatifs significatifs.
Elle est qualifiée d'envahissante lorsque ces impacts sont particulièrement graves et difficiles à gérer.
La distinction entre ces termes est cruciale pour élaborer des stratégies de gestion adaptées et efficaces.
Lorsque l'on parle d'une espèce exotique envahissante, on parle donc d'une espèce introduite qui a des impacts négatifs très sérieux sur l'environnement, l'économie ou la santé.
Une fois que l'on comprend ces nuances, nous pouvons mieux évaluer les risques associés aux introductions d'espèces et mettre en place des mesures préventives et curatives pour protéger nos écosystèmes.
Impacts écologiques des espèces envahissantes.
Maintenant que nous avons une idée globale de ce qu'est une EEE penchons nous un peu sur leur impact. Car oui, si il y a des causes, il y a aussi des effets dus à leur présence sur un territoire.
Les espèces exotiques envahissantes ne se contentent pas de s’installer dans de nouveaux environnements; elles transforment profondément les écosystèmes qu’elles colonisent. Leurs impacts écologiques peuvent être dévastateurs, perturbant les équilibres naturels et menaçant la biodiversité locale. Comprendre ces impacts est crucial afin de pouvoir protéger au mieux notre patrimoine naturel et trouver des solutions à certains problèmes que ces dernières peuvent causer.
Examinons de plus près comment ces envahisseurs perturbent les milieux de vie, rivalisent avec les espèces autochtones et même comment certaines espèces indigènes peuvent devenir envahissantes (car oui, il n'y a pas que des espèces exotiques qui peuvent le devenir et je vais t'expliquer pourquoi dans les lignes qui suivent).
Faisons simple, tu l'auras compris, les impacts sont nombreux. Je pourrais t'écrire 10000 lignes pour t'expliquer de long en large ce dont il s'agit mais je pense que rien ne vaut une bonne vielle liste pour te l'expliquer et aller le plus directement possible dans le vif du sujet...
Les impacts des EEE peuvent inclure :
a) Une modification des habitats : Les espèces envahissantes peuvent altérer les structures physiques des habitats.
Par exemple, la renouée du Japon (Reynoutria japonica) peut former des colonies extrêmement denses qui modifient la composition du sol, l'écoulement de l'eau et l'accès à la lumière pour les plantes indigènes. Se répandant rapidement, cette plante colonise chaque espace qu'elle peut trouver ! On en retrouve d'ailleurs en grande quantité le long de certains Fleuves (comme la Sambre par exemple) dont les berges sont littérallement envahies par cette dernière au détriment des espèces locales comme la magnifique iris des marais (Iris pseudacorus) ou encore le jonc épars (Juncus effusus).
b) Un changements dans les cycles de nutriments : Les envahisseurs peuvent aussi modifier les cycles de nutriments en introduisant de nouvelles sources de matière organique ou en modifiant la décomposition. Pour exemple, prenons le cas de la crépidule appelée aussi "Berlingot de mer" (Crepidula fornicata), un mollusque, formant des tapis denses sur le fond marin et perturbe les habitats des espèces benthiques indigènes. (espèce originaire d'Amérique du Nord, Importée accidentellement et présente actuellement en Mer du Nord, sur l'ensemble des côtes Françaises ainsi que dans certains coins de la Méditerranée.)
c) Une perturbation des relations trophiques : Les espèces envahissantes peuvent devenir des prédateurs ou des concurrents pour les espèces indigènes, perturbant ainsi les réseaux trophiques existants et entraînant une diminution de la biodiversité locale.
d) Une compétition directe avec les espèces autochtones:
Les espèces envahissantes sont souvent des compétitrices (et potentiellement agressives) pour les ressources telles que la nourriture, l'espace et les habitats de reproduction.
Cette compétition a également plusieurs effets négatifs :
d.1) Déplacement des espèces indigènes : Les espèces envahissantes peuvent surclasser les espèces autochtones pour les ressources, conduisant à une réduction des populations indigènes. Prenons pour exemple dans ce cas ci; un cas typique en Belgique avec l'écrevisse signal (Pacifastacus leniusculus), originaire d'Amérique du Nord, cette dernière a littéralement supplanté l'écrevisse indigène, l'écrevisse à pattes rouges (Astacus astacus) en raison de sa compétitivité accrue pour les ressources alimentaires, sa résistance aux maladies, de son adaptabilité exceptionnelle, de son taux de reproduction très élevé mais aussi de sa prédation envers l'espèce locale !
d.2) Prédation : Les prédateurs envahissants peuvent décimer les populations de proies indigènes. En Belgique, le vison d'Amérique (Neovison vison) est un prédateur invasif qui a eu un impact négatif sur les populations d'oiseaux aquatiques et de petits mammifères.
"Bien que cette espèce n'aurait pas (encore) établi de populations viables en Belgique malgré les centaines d'individus relâchés à partir d'élevages (surtout en Flandre). Des observations sporadiques ont dès lors été réalisées sur notre territoire mais elles concernent visiblement des individus isolés."
- Citation provenant du site biodiversité.wallonie.be
e) Une modification des populations de certaines espèces locales:
Hybridation génétique : Certaines espèces envahissantes peuvent s'hybrider avec des espèces indigènes, entraînant une perte de diversité génétique au sein de certains espèces et parfois même l'extinction de populations locales.
(Bonus) Espèces autochtones devenant envahissantes
Fait important à préciser: Même les espèces autochtones peuvent devenir envahissantes dans certaines circonstances. Cela peut se produire lorsque des changements dans l'environnement (souvent causés par les activités humaines il faut le dire) permettent à une espèce autochtone de proliférer de manière incontrôlée et perturber l'équilibre local.
l'exemple le plus frappant n'est autre que celui du grand cormoran (Phalacrocorax carbo).
Le cormoran est une espèce autochtone en Belgique, mais ses populations ont considérablement augmenté en nombre d'individus au cours des dernières décennies en raison de la protection légale et de l'abondance de nourriture. Cette surpopulation peut entraîner une pression excessive sur les populations de poissons locales et perturber les écosystèmes aquatiques.
(un article dédié à cette problématique chez nous devrait sortir dans les mois à venir donc je vais m'arrêter là dans les explications, c'est largement suffisant pour cet article-ci.. parce qu'il y a aussi d'autres soucis comme la super production d'ammoniaque où se situe les cormantières par exemple.)
Nous noterons que notre bon ami le silure glane ne parait pas dans cette liste officielle. Preuve encore que ses détracteurs peuvent revoir leur copie..
Si tu en fait partie, je te propose de commencer via cette fiche espèce.
(Je pense que ça t'aidera à mieux comprendre ce poisson et te donnera de solide bases sur lesquelles t'appuyer la prochaine fois que tu parleras de lui parce qu'il y a en plus sur cette fiche toute une série d'études et de rapports le concernant).
Impacts économiques et sociaux des espèces envahissantes (En Belgique, en France et ailleurs en Europe).
Quand on parle d'EEE on ne peux pas se contenter de parler des perturbations qu'elles amènent dans les écosystèmes ; elles ont également des conséquences économiques et sociales significatives. Ces impacts peuvent se traduire par des coûts élevés de gestion et de contrôle, des risques sanitaires pour les populations humaines, ainsi que des effets négatifs sur diverses industries locales.
Pour comprendre l'ampleur de ces impacts, examinons à présent plusieurs aspects clés de la problématique en Belgique, en France et dans le reste de l'Europe.
Coûts de gestion et de contrôle:
La gestion et le contrôle des espèces envahissantes nécessitent des ressources considérables (aussi bien de façon monétaire qu'humainement parlant). Les gouvernements, les organisations non gouvernementales (ONG pour les intimes) et certaines industries (dont notamment celles de la pêche et de la chasse) dépensent parfois des sommes importantes pour atténuer les effets de ces espèces sur les écosystèmes mais aussi, par extension, sur les économies locales.
"Selon les coûts déclarés, l'impact monétaire de la présence des espèces exotiques envahissantes (EEE) au niveau mondial s'est élevé au minimum à 1 288 milliards de dollars américains au cours de la période 1970 - 2017, avec un coût annuel moyen de 26,8 milliards de dollars. Ces coûts resteraient fortement sous-estimés(a). Au niveau européen, le coût total des EEE s'est élevé au minimum à 140,2 milliards de dollars américains (soit 116,6 milliards d'euros) au cours de la période 1960 - 2020, avec un coût annuel moyen de 2,3 milliards de dollars américains (soit 1,9 milliards d'euros). Il subsiste toutefois des lacunes dans les connaissances à plusieurs échelles géographiques et taxonomiques ; ces coûts sont donc également fortement sous-estimés(b).e."
- Citation du site "wallonie.be"
Quelques Exemples bien connus:
Le Ragondin (Myocastor coypus) et le rat musqué (Ondatra zibethicus):
En France et en Belgique, on estime à environ 10 à 15 millions d'euros par an pour contrôler les populations de ragondins et rats musqués sur le territoire. Ces efforts comprennent la capture, l'élimination et la réparation des dommages causés aux infrastructures riveraines. Le défrichage des berges par les ragondins favorise leur érosion progressive.
À cela s'ajoutent la résolution des problèmes liés aux galeries des rongeurs. Creusées dans les berges des étangs et des rivières, ces tunnels assez longs (jusqu’à 6 mètres pour le ragondin) et dotés de plusieurs entrées, servent d'abris à ces envahisseurs. En dehors du comblement des fossés et canaux, ces galeries fragilisent également les structures riveraines. Certaines berges, progressivement érodées, risquent de s'affaisser, tandis que d'autres, ceinturant certains étangs, pourraient se rompre et vider ces points d'eau.
Originaires d’Amérique du Nord, ces rongeurs ont été introduit en Europe au début du 20e siècle pour leur fourrure (et comme objet de curiosité aussi..).
Mais ça ne s'arrête pas qu'à la Belgique et sa voisine la France !
Chez nos autres voisins direct, aux Pays-Bas, où de nombreuses terres habitées se trouvent sous le niveau de la mer, le risque d'effondrement des berges est pris très au sérieux tant le problème lié aux galeries de ces animaux !
Une équipe de piégeurs, constituée de plusieurs centaines de personnes, travaille sur l'énorme réseau de digues du pays pour éliminer complètement le rat musqué et le ragondin. Une traque incessante qui nécessite le piégeage et l'abatage de populations composées de millions d'individus !
le poisson-chat commun (Ameiurus melas) :
En France, le poisson-chat (Ameiurus melas) est devenu un véritable défi pour les gestionnaires de l'environnement et les pêcheurs ! Originaire également d'Amérique du Nord, ce poisson a été introduit en Europe au début du 20e siècle, principalement à des fins d'aquaculture mais également pour la pêche dans certains plans d'eaux "fermés" (étangs). Plans d'eau dont il n'a pas fallu longtemps pour que ce dernier s'en échappe et se répande comme une trainée de poudre dans les milieux naturels de manière totalement incontrôlée !
Chaque année, des millions d'euros sont également dépensés en France pour contrôler les populations de poisson-chat (aussi bien de la part de l'état que de particuliers). Probléme: Le poisson-chat a une capacité de reproduction élevée et une tolérance à des conditions environnementales variées, ce qui lui permet de coloniser rapidement de nouveaux milieux. Cette prolifération a des conséquences écologiques très importantes, dont notamment la compétition avec les espèces autochtones pour la nourriture et les habitats mais également la modification du milieu dans lequel l'espèce se trouve..
L'impact écologique du poisson-chat n'est pas négligeable ! Il se nourrit principalement de petits poissons, d'invertébrés et de larves, mais également des œufs d'autres poissons ! En consommant les œufs, le poisson-chat réduit les taux de reproduction des espèces autochtones, entraînant ainsi une forte diminution de leurs populations dans les milieux où cet envahisseur débarque ! De plus, comme je l'ai dit plus haut, il modifie le milieu dans lequel il se trouve ! En fouillant le fond des plans d'eau à la recherche de nourriture, il contribue à augmenter la turbidité de l'eau, ce qui peut affecter la photosynthèse des plantes aquatiques et, par conséquent, l'ensemble de l'écosystème et de la chaîne trophique en place !
En dehors de la France, la présence du poisson-chat pose également un risque pour la Belgique. Bien qu'il ne soit pas encore largement répandu en Belgique, l'une de nos pires craintes est que ce ne soit qu'une question de temps avant qu'il ne traverse nos frontières.. Les systèmes fluviaux interconnectés et les activités humaines, comme le transport de poissons vivants pour l'aquaculture ou la pêche, augmentent fortement ce risque de dispersion.
Cela dit, les autorités et scientifiques belges surveillent de près cette situation et collaborent avec leurs homologues français pour élaborer des stratégies de prévention. Des campagnes de sensibilisation sont menées auprès des pêcheurs et des aquaculteurs pour éviter les introductions accidentelles de poisson-chat dans les eaux belges. Des contrôles rigoureux et des mesures de quarantaine sont également en place pour minimiser ce risque au maximum.
L'arrivée potentielle du poisson-chat en Belgique pourrait avoir des conséquences similaires à celles observées en France, avec des coûts de gestion élevés et des impacts écologiques significatifs. La vigilance et la coopération transfrontalière sont essentielles pour prévenir l'invasion de cette espèce et protéger les écosystèmes aquatiques locaux aussi bien du point de vue des autorités que de celui des pêcheurs !
En dehors des coûts élevés pour combattre les espèces exotiques envahissantes et solutionner les problèmes qu'elles causent certaines d'entres elles apportent aussi avec leur venues des risques sanitaires potentiels pour l'être humain..
Certains de ces risques sont directs, tandis que d'autres sont indirects, résultant des changements écologiques provoqués par les espèces envahissantes.
Prenons cette fois un exemple faisant beaucoup parler de lui dernièrement: Le Moustique tigre (Aedes albopictus).
Originaire d'Asie du Sud-Est, le moustique tigre s'est répandu à travers le monde, principalement via le commerce international de pneus usagés et de plantes aquatiques. En Europe, il a été signalé pour la première fois en Albanie en 1979 et s'est depuis propagé dans plusieurs pays, y compris la France et la Belgique.
Le moustique tigre est particulièrement préoccupant en raison de sa capacité à transmettre diverses maladies tropicales graves. Parmi les maladies les plus notoires figurent la dengue, le chikungunya, et le virus Zika. Bien que ces maladies étaient autrefois confinées aux régions tropicales, la présence croissante du moustique tigre dans les zones tempérées augmente le risque de flambées épidémiques dans des régions auparavant non touchées.
En France, le moustique tigre a été détecté dans plus de 60 départements. Chaque année, des ressources considérables sont allouées à la surveillance et à la lutte contre cette espèce. Les autorités locales mènent des campagnes de sensibilisation, des opérations de traitement insecticide et des actions de destruction des sites de reproduction potentiels, tels que les eaux stagnantes. Malgré ces efforts, le moustique tigre continue de s'étendre, posant un défi de santé publique croissant et particulièrement inquiétant.
En Belgique, le moustique tigre a également été signalé, bien que sa présence soit encore limitée. Les autorités belges ont mis en place des systèmes de surveillance rigoureux pour détecter et éradiquer rapidement les foyers de moustiques tigres avant qu'ils ne s'établissent. Des mesures préventives, telles que l'élimination des eaux stagnantes et l'installation de pièges à moustiques, sont également encouragées auprès du public. (Notamment via le site internet: https://surveillancemoustiques.be/)
Les risques sanitaires posés par le moustique tigre ne se limitent pas à la transmission de maladies. Les piqûres de ce moustique peuvent également provoquer des réactions allergiques chez certaines personnes, allant de simples démangeaisons à des réactions cutanées plus sévères.
Je ne pouvais pas trouver meilleur exemple (selon moi) pour illustrer comment une espèce exotique envahissante peut avoir des impacts sanitaires sérieuse sur les populations humaines. La lutte contre cette espèce nécessite une approche coordonnée et proactive, impliquant à la fois les autorités publiques et les citoyens. La vigilance, la prévention et la sensibilisation sont essentielles pour minimiser les risques et protéger la santé publique face à cette menace croissante.
Elle n'est pas la seule sur notre territoire ! Ce n'est pas un "cas à part" !
Prenons le cas de la berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) pour exemple, une plante dont j'ai déjà eu la malchance de voir de mes propres yeux les brûlures sévères qu'elle peut infliger sur la peau suite à un simple contact !
La compréhension et la gestion efficace de ces impacts sont essentielles pour protéger nos écosystèmes, une partie de notre économie mais également nos communautés !
Mesures de lutte contre les espèces envahissantes
Je pense qu'après tout ce qui est écrit précédemment, tu auras compris que les espèces exotiques envahissantes représentent une menace majeure pour la biodiversité, les économies et la santé publique. Pour faire face à cette menace, diverses stratégies de lutte et de gestion ont été mises en place. Ces mesures varient des initiatives gouvernementales aux technologies innovantes, en passant par les efforts des organisations internationales et locales ou encore d'initiatives citoyennes.
Stratégies de prévention et de contrôle:
La prévention et le contrôle des espèces envahissantes impliquent plusieurs approches complémentaires plus ou moins efficaces (tout est une question de perspective selon moi..) :
1) La prévention :
Le contrôle des frontières :
Empêcher l'introduction d'espèces exotiques par des contrôles rigoureux aux frontières, comme en inspectant les cargaisons et en appliquant des réglementations strictes sur les importations de plantes, d'animaux et de produits alimentaires.
La sensibilisation du public :
Éduquer le public sur les dangers des espèces envahissantes et encourager des pratiques responsables, telles que ne pas relâcher d'animaux exotiques dans la nature et nettoyer les équipements de pêche et de loisirs pour éviter la dispersion des espèces aquatiques.
2) Une détection précoce et une réponse rapide :
Surveillance :
Mettre en place des systèmes de surveillance pour détecter rapidement l'introduction de nouvelles espèces envahissantes.
Intervention rapide : Développer des plans d'intervention pour éradiquer ou contenir rapidement les populations envahissantes avant qu'elles ne se propagent (selon l'espèce concernée).
3) Des Méthodes de contrôles et de gestion :
Méthodes physiques :
Utilisation des techniques de capture, de piégeage et d'élimination physique pour réduire les populations d'espèces envahissantes.
Méthodes chimiques :
Appliquer des herbicides, des pesticides ou des produits biologiques pour contrôler les populations envahissantes, en veillant à minimiser les impacts sur les espèces non ciblées.
Méthodes biologiques :
Introduire des prédateurs, des parasites ou des agents pathogènes spécifiques pour contrôler les populations envahissantes de manière naturelle.
(Ce qui pour selon moi est idiot car cela revient à dire "Il y a du feu ! Eteignons le vite mais rallumons en un autre rapidement ! Il suffit de voir le cas de l'Australie et des nombreux problèmes qu'elle subit encore suite à cette méthode..)
Initiatives et programmes gouvernementaux.
Les gouvernements jouent bien entendu un rôle clé dans la lutte contre les espèces exotiques envahissantes.
Voici quelques "petits" exemples d'initiatives et de programmes en Belgique, en France et ailleurs en Europe :
En Belgique :
Plan d'action national : La Belgique a développé un plan d'action national pour lutter contre les EEE, qui inclut la surveillance, la prévention, le contrôle et la sensibilisation du public. Ce plan est coordonné par l'Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique (IRSNB).
Projets régionaux : Les régions, telles que la Wallonie et la Flandre, mettent en œuvre des programmes spécifiques pour gérer les espèces envahissantes, comme les campagnes d'éradication du ragondin et la surveillance du frelon asiatique (Vespa velutina).
En France :
Stratégie nationale : La France a elle aussi adopté une stratégie nationale de lutte contre les EEE, coordonnée par le ministère de la Transition écologique. Cette stratégie inclut des mesures de prévention, de surveillance, de contrôle et de restauration des habitats.
Programmes départementaux : Les départements français mettent en œuvre des actions spécifiques aux problèmes locaux pour gérer les EEE, telles que le contrôle des populations de ragondins (encore une fois..) et la prévention de l'introduction du poisson-chat.
En Europe :
La Réglementation européenne :
L'Union européenne a adopté le règlement (UE) n° 1143/2014 relatif à la prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes. Ce règlement impose des obligations aux États membres pour la surveillance, l'éradication rapide et la gestion des EEE.
Le programme LIFE :
Le programme LIFE de l'UE finance des projets visant à lutter contre les EEE, en soutenant des initiatives innovantes et des actions de terrain pour la gestion des espèces envahissantes.
Utilisation de technologies et méthodes innovantes contre les EEE:
L'innovation joue aussi un rôle crucial dans la lutte contre les espèces envahissantes.
Voici aussi quelques exemples de technologies et méthodes en la matière :
la biotechnologie (définition ici) :
Contrôle génétique :
Cela consiste à utiliser des techniques de modification génétique pour rendre les populations envahissantes stériles ou pour introduire des traits qui limitent leur capacité de reproduction. Par exemple, la technique de l'insecte stérile (TIS) est utilisée pour contrôler les populations de moustiques envahissants en rendant les populations stériles via la stérilisation des mâles par irradiations.
Drones et télédétection :
Surveillance aérienne :
Avec l'avènement de la technologie des drones, l'utilisation de ces derniers est une aide précieuse pour surveiller les habitats et détecter la présence d'espèces envahissantes. Cette technologie permet de couvrir de vastes zones rapidement et ce de manière efficace !
Applications mobiles et outils de gestion des données :
Applications de signalement :
Nous sommes en plein dans l'ère du numérique ! Développer des applications mobiles pour permettre aux citoyens de signaler la présence d'espèces envahissantes est devenu presque monnaie courante ! Ce qui est génial c'est que ces données sont ensuite utilisées pour orienter les actions de gestion et la communauté scientifique qui étudie l'évolution des populations !
(Prenons par exemple le site internet Observation.be , l'application mobile Inaturalist (que j'utilise beaucoup personnelement) ou encore pour les pêcheurs le très célèbre carnet de pêche digital "FishFriender" (que j'utilise énormément aussi cela dit et que je te recommande grandement !)
Les systèmes d'information géographique (SIG) :
Toujours dans le numérique nous pouvons aussi compter sur l'utilisation des outils SIG pour cartographier la distribution des espèces envahissantes et planifier des interventions ciblées.
Rôles des organisations internationales et locales
Les organisations internationales et locales jouent aussi un rôle essentiel dans la lutte contre les espèces envahissantes, en coordonnant les efforts, en partageant les connaissances et en mobilisant les ressources. repartons encore dans plusieurs exemple pour illustrer ces propos:
Organisations internationales :
L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) :
L'UICN fournit des lignes directrices, des bases de données et des ressources pour aider les pays à gérer les espèces envahissantes (en gros).
La Convention sur la diversité biologique (CDB) :
La CDB encourage les pays à adopter des mesures pour prévenir l'introduction et la propagation des EEE, en fournissant des cadres politiques et des recommandations.
Les organisations locales :
Associations de pêcheurs :
(bah oui, étant moi même pêcheur je me devais de leur hommage ici pour le travail fourni à ce niveau là !)
Les associations de pêcheurs jouent aussi un rôle clé dans la surveillance et la gestion des espèces envahissantes aquatiques. Elles participent à des programmes de capture, de signalement et de sensibilisation. En Belgique, il va de soi que je ne peux pas ne pas citer la Maison Wallonne de la Pêche pour la Wallonie ou encore Agentschap voor Natuur & Bos (si je ne dis pas de bêtise concernant la Flandre..)
Les ONG environnementales :
Les ONG locales, telles que Natagora en Belgique et la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), mènent des campagnes de sensibilisation, de surveillance et d'intervention pour gérer les EEE.
Je pense qu'encore une fois, tu l'auras compris:
La lutte contre les espèces envahissantes nécessite une approche intégrée, combinant prévention, surveillance, contrôle et restauration. En travaillant ensemble, les gouvernements, les organisations internationales, les groupes locaux et les citoyens peuvent atténuer les impacts des EEE et protéger la biodiversité et les écosystèmes. Ajoute à ceci des petits gestes citoyens comme le signalement d'espèces exotiques envahissantes et nous pourrons ne conclure que cette guerre est clairement l'affaire de tous !
Législation et réglementation concernant les espèces exotiques envahissantes en Europe et en Belgique.
Tu imagines bien suite à la tartine que tu viens de lire que des lois ont été adoptées afin de lutter contre les EEE.
Voici un petit résumé de ce qu'il en est:
Lois européennes sur les espèces envahissantes:
L'Union européenne a mis en place une législation stricte pour lutter contre les espèces exotiques envahissantes (EEE). La pièce maîtresse de cette législation est le règlement (UE) n° 1143/2014, adopté en 2014. Ce règlement établit des mesures pour prévenir, minimiser et atténuer les effets néfastes des EEE sur la biodiversité et les services écosystémiques, ainsi que sur la santé humaine et l'économie.
Les principaux aspects du règlement incluent :
Liste des espèces préoccupantes :
L'Union Européenne a établi une liste d'espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l'Union.
Cette liste est régulièrement mise à jour et inclut des espèces qui posent un risque significatif.
Les espèces figurant sur la liste ne peuvent pas être importées, transportées, mises sur le marché, utilisées, détenues, élevées ou relâchées dans l'environnement.
Les États membres doivent mettre en place des systèmes de surveillance pour détecter rapidement l'introduction de nouvelles EEE et prendre des mesures pour les éradiquer avant qu'elles ne s'établissent.
Les États membres doivent également prendre des mesures pour gérer les EEE qui sont déjà établies afin de minimiser leur impact.
Le règlement encourage la coopération et la coordination entre les États membres et avec les pays tiers pour lutter contre les EEE de manière efficace.
Réglementation spécifique en Belgique:
La Belgique, en tant qu'État membre de l'UE, applique le règlement (UE) n° 1143/2014 et a mis en place des mesures nationales complémentaires pour gérer les EEE.
Voici quelques éléments clés de la réglementation belge en la matière :
Plan d'action national :
La Belgique dispose d'un plan d'action national pour la gestion des EEE, coordonné par l'Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique (IRSNB) et les administrations régionales (Bruxelles, Flandre et Wallonie). Ce plan inclut des mesures de prévention, de détection, de contrôle et de sensibilisation. (je te l'avais déjà dit mais ce n'est pas mal de le répéter..)
Listes régionales : En plus de la liste européenne, chaque région belge peut établir ses propres listes d'EEE préoccupantes, avec des mesures spécifiques pour leur gestion.
Obligations pour les particuliers et les entreprises :
La législation belge impose des obligations aux particuliers et aux entreprises concernant la détention, le commerce et le transport des EEE.
Par exemple: il est interdit de relâcher des espèces exotiques dans la nature sans autorisation. (pensée pour les propriétaires de tortues de Floride que je retrouve bien trop souvent en train de nager là où je pêche..)
Les régions mettent également en œuvre des programmes spécifiques pour surveiller et gérer les EEE.
Ce qu'il est conseillé de faire pour les pêcheurs en cas de capture d'une espèce envahissante ainsi que pour les naturalistes amateurs ou promeneurs en cas d'observation d'une EEE:
Pour les pêcheurs :
Si tu captures une espèce que tu suspectes d'être envahissante, prends le temps de l'identifier correctement. Utilise des guides d'identification ou des applications mobiles dédiées.
Ne relâche jamais une espèce envahissante dans l'eau ou dans l'environnement. Cela pourrait aggraver le problème.
Signale la capture aux autorités compétentes. En Belgique, tu peux contacter les services régionaux de l'environnement (DGO3 en Wallonie, ANB en Flandre ou encore Bruxelles Environnement concernant la région Bruxelloise) ou utiliser des plateformes de signalement en ligne.
Suis les directives des autorités pour l'élimination des espèces capturées. Cela peut inclure la mise à mort humanitaire et la disposition appropriée des carcasses pour éviter la propagation. (Je rappelle que le silure glane n'est pas repris comme une espèce exotique envahissante ! Renseignes toi bien avant de vouloir appliquer ceci sur une espèce ! Je t'ai fournis la liste plus haut dans l'article pour rappel !)
Pour les naturalistes amateurs et promeneurs :
Si tu observes une espèce exotique envahissante, prends des photos et note l'emplacement exact.
Signale l'observation aux autorités compétentes en utilisant les mêmes canaux que les pêcheurs. Les plateformes en ligne et les applications de signalement sont souvent utilisées pour collecter ces données.
Ne tente pas de capturer ou de déplacer l'espèce observée. Laisse cette tâche aux professionnels pour éviter de propager accidentellement l'espèce ou de te mettre en danger.
Partage tes observations avec la communauté locale et les groupes de naturalistes pour sensibiliser davantage aux enjeux des EEE.
(Mine de rien, en adoptant ces mesures, tu contribueras à ton échelle à la lutte contre les espèces exotiques envahissantes et à la protection de la biodiversité locale.)
Aspects éthiques et philosophiques des espèces exotiques envahissantes.
Les EEE posent non seulement des défis écologiques, économiques et sanitaires, mais soulèvent également des questions éthiques et philosophiques complexes. Ces questions sont au cœur des débats sur la manière de traiter ces espèces et sur notre responsabilité en tant qu'humains envers la nature. (J'en ai d'ailleurs très régulièrement sur Facebook concernant certaines espèces comme le gobie à taches noires pour ne pas le citer..)
Débats éthiques sur l'éradication vs la coexistence:
1 ) l'Éradication :
Argument en faveur de l'éradication :
Les partisans de cette solution soutiennent que les EEE menacent la biodiversité et les écosystèmes indigènes, justifiant ainsi des mesures fortes pour les éliminer.
L'objectif est simple: Protéger les espèces locales et de maintenir l'équilibre écologique.
Arguments contre l'éradication :
Ceux contre cette mesure avancent que ces actions peuvent causer des souffrances inutiles aux animaux et détruire des populations entières sans garantir la restauration des écosystèmes. Ils soulignent également les risques de dommages collatéraux, où des espèces non ciblées peuvent être affectées par les méthodes de contrôle utilisées.
2 ) La Coexistence :
Argument en faveur de la coexistence :
Certains écologistes (attention à ne pas confondre écologie et écologisme hein ! Ne me force pas à pondre un article sur la différence entre les deux !) et philosophes soutiennent que nous devrions chercher à coexister avec les EEE, en les intégrant dans nos écosystèmes de manière à minimiser les impacts négatifs.
Cette approche repose sur l'idée que tous les êtres vivants ont une valeur intrinsèque et méritent d'être protégés.
Arguments contre la coexistence :
Les opposants de cette solutions disent en général que cette approche est irréaliste et que les EEE continueront de causer des dommages irréversibles aux écosystèmes indigènes. Ils estiment que l'inaction peut entraîner la perte de nombreuses espèces locales et la dégradation de la biodiversité.
Perspectives des philosophes environnementaux (oui je suis allé cherché loin pour le coup, je le reconnais..):
l'Écocentrisme :
Pour faire au plus simple: l'écocentrisme est une perspective philosophique qui place la valeur intrinsèque dans les écosystèmes et la nature en tant que totalité. Les écocentristes soutiennent que la protection de la nature doit primer sur les intérêts humains et que les actions visant à éradiquer les EEE sont justifiées pour préserver l'intégrité écologique.
Le Biocentrisme :
Le biocentrisme attribue une valeur intrinsèque à tous les êtres vivants, pas seulement aux écosystèmes. Les biocentristes peuvent s'opposer aux méthodes de contrôle des EEE qui causent des souffrances animales, plaidant pour des solutions éthiques et respectueuses de toutes les formes de vie.
L'Anthropocentrisme :
L'anthropocentrisme considère les intérêts humains comme primordiaux. Cette perspective peut soutenir des actions contre les EEE lorsque celles-ci menacent des ressources naturelles, des moyens de subsistance ou la santé humaine. Cependant, elle peut aussi justifier des méthodes de gestion des EEE qui priorisent les bénéfices humains immédiats, parfois au détriment des valeurs écologiques à long terme.
Réflexions sur la responsabilité humaine et les actions à prendre:
Les activités humaines, telles que le commerce international, le transport et le tourisme, sont les principales voies d'introduction des EEE. En reconnaissant notre rôle dans leur dispersion, nous avons la responsabilité de gérer leurs impacts.
Certains philosophes environnementaux suggèrent que, puisque nous sommes responsables de l'introduction des EEE, nous devons également prendre des mesures pour réparer les dommages causés. Cela implique des actions de restauration écologique, de prévention et de contrôle.
Les méthodes de gestion des EEE doivent être conçues de manière à minimiser les souffrances animales et les dommages collatéraux. Cela peut inclure l'utilisation de technologies non létales et des approches de gestion intégrée.
Il est particulièrement important d'éduquer le public sur les impacts des EEE et sur la nécessité de mesures de contrôle. La sensibilisation peut encourager des comportements responsables, comme ne pas relâcher d'animaux exotiques dans la nature.
Investir dans la recherche pour développer des méthodes de contrôle plus efficaces et éthiques est une option à ne pas négliger. Cela inclut la biotechnologie, les techniques de stérilisation et les approches basées sur les écosystèmes dont nous avons parlé plus haut dans l'article.
La seule chose qui est sûre c'est que les débats éthiques et philosophiques autour des EEE montrent qu'il n'y a pas de solution unique.
Chaque approche présente des avantages et des inconvénients, et il est important de trouver un équilibre qui respecte à la fois la biodiversité et les principes éthiques. Nous avons chacun(e) un rôle crucial à jouer dans cette lutte, en adoptant des pratiques responsables et en soutenant les efforts de conservation qui sont faits.
Perspectives futures et recherche en cours sur les espèces exotiques envahissantes
Les avancées scientifiques récentes dans le domaine des espèces exotiques envahissantes ont permis d'améliorer notre compréhension de leur écologie, de leurs impacts et des méthodes de gestion.
Voici quelques-unes des dernières avancées que j'ai pu trouvé par ci par là sur le net et que je t'ai très grossièrement résumé (je pense que tu as assez mangé de texte comme ça, je vais t'épargner un peu les détails.) :
Avancée Génomique et biologie moléculaire :
Le Séquençage génomique :
Les techniques de séquençage génomique permettent d'analyser les génomes des EEE pour comprendre leur origine, leur dynamique de dispersion et leurs adaptations écologiques.
Cela aide à identifier les traits génétiques qui favorisent leur caractère invasif.
Les Biomarqueurs :
Les biomarqueurs moléculaires sont utilisés pour détecter la présence de EEE dans l'environnement à des stades précoces, facilitant ainsi une réponse rapide et efficace.
La modélisation écologique :
Modèles de niche écologique :
Les modèles prédictifs de niches écologiques permettent de simuler la distribution potentielle des EEE en fonction des conditions environnementales et des changements climatiques. Cela aide à identifier les zones à risque et à planifier des stratégies de prévention.
Dynamiques des populations :
Les études sur les dynamiques des populations invasives aident à comprendre les facteurs qui favorisent leur propagation et leur établissement, fournissant des informations cruciales pour leur gestion.
En Europe, des initiatives telles que le projet INTERREG NWE INVALUABLE visent à développer des solutions innovantes pour gérer les EEE et à promouvoir la coopération transfrontalière. Ce projet se concentre sur des espèces spécifiques comme le frelon asiatique et les plantes envahissantes.
Les innovations technologiques et biologiques jouent un rôle important dans la lutte contre les EEE.
Voici quelques-unes des approches les plus prometteuses que j'ai pu trouver :
Le "Biocontrôle" :
Le biocontrôle consiste à introduire ou à promouvoir les prédateurs naturels des EEE pour réguler leurs populations. Par exemple, des insectes spécifiques sont utilisés pour contrôler certaines plantes envahissantes.
Des pathogènes ou des parasites spécifiques peuvent être utilisés aussi pour cibler les EEE sans affecter les espèces indigènes. Cela inclut des champignons, des bactéries ou des virus spécifiques aux espèces envahissantes.
Des Techniques de stérilisation :
Mis a part la technique du TIS dont je t'ai parlé plus haut, il existe d'autres méthode de stérilisation des EEE tout aussi efficace !
Des techniques de génie génétique, telles que la technologie CRISPR, sont explorées pour modifier les gènes des espèces exotiques envahissantes et réduire leur fertilité ou leur adaptabilité.
Un exemple très concret de cette pratique est notre très chère amie la truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss) relâchée dans nos rivières sous forme de poissons triploïdes, stériles, afin de limiter leur impact sur les écosystèmes locaux tout en soutenant la pêche récréative.
Les Technologies de détection précoce :
eDNA (ADN environnemental) : La détection de l'ADN environnemental permet d'identifier la présence de EEE dans des échantillons d'eau, de sol ou d'air, même à des concentrations très faibles. Pour t'expliquer simplement: cela facilite la détection précoce et la mise en œuvre rapide de mesures de gestion.
Ces innovations technologiques et biologiques, combinées à une meilleure compréhension scientifique et à des projets de recherche ciblés, offrent des perspectives prometteuses pour la gestion des espèces exotiques envahissantes. Je me répète encore mais: en continuant à investir dans la recherche et à développer des approches novatrices, nous pouvons espérer atténuer les impacts des EEE sur nos écosystèmes et nos économies. (j'ai bien écrit "espérer")
Conclusion
Je pense que cet article est assez clair sur le sujet: Les espèces exotiques envahissantes sont une menace insidieuse qui pèse sur nos écosystèmes, nos économies et même notre santé.
Ensemble, nous avons parcouru un vaste terrain, explorant les nombreuses dimensions de ce problème complexe.
Comprendre la différence entre les espèces exotiques, invasives et envahissantes nous permet de mieux appréhender les défis auxquels nous faisons face.
Ces espèces, qu'elles soient des poissons, des plantes, des insectes ou d'autres organismes, perturbent nos écosystèmes de manière souvent irréversible...
Les impacts écologiques sont profonds, avec des exemples frappants comme la crépidule qui étouffe nos zones côtières et le cormoran dont la surpopulation menace les espèces de poissons indigènes. Les coûts économiques et sociaux sont tout aussi alarmants, avec des millions dépensés chaque année pour gérer ces espèces et atténuer leurs effets. Nous avons vu comment des créatures telles que le moustique tigre, le poisson-chat ou encore le ragondin affectent directement nos vies, notre santé et notre économie.
La lutte contre cette menace exige des stratégies de prévention et de contrôle bien pensées, des initiatives gouvernementales robustes, et l'innovation constante dans les technologies et les méthodes de gestion. Les lois et réglementations européennes et belges fournissent un cadre essentiel, mais elles ne sont efficaces que si nous, citoyens, les respectons et les soutenons activement à notre petite échelle !
Les débats éthiques nous rappellent que chaque décision que chaque action entraîne des conséquences. Nous devons considérer nos responsabilités non seulement en tant qu'amoureux de la nature, mais aussi en tant que gardiens de notre planète.
Les perspectives futures sont pleines d'espoir grâce aux avancées scientifiques et aux innovations technologiques. Des projets comme Horizon Europe et des méthodes innovantes de biocontrôle offrent des solutions prometteuses. Mais pour réussir, nous avons besoin de l'engagement et de la participation de chacun.
Je ne peux que t'inviter à prendre part à cette mission toi aussi. Informe-toi, sensibilise ton entourage, signale les espèces envahissantes lorsque tu les rencontres, et/ou soutiens les initiatives de conservation. Ton rôle est aussi crucial, aussi petit soit il, pour préserver nos écosystèmes et protéger la biodiversité et la nature que nous chérissons tant.
En tant que pêcheurs et/ou naturalistes amateurs, nous sommes les sentinelles de la nature.
Nous avons un rôle clé à jouer dans cette lutte. Nos observations, nos signalements et notre vigilance peuvent faire une grande différence !
Chaque session de pêche ou de promenade est une occasion de contribuer à la protection de nos environnements.
Je pense très sincèrement que tous ensemble, nous pouvons faire une différence significative...
Pour rester informé sur des sujets tels que la pêche et/ou la nature, je ne peux que t'encourager à t'abonner à mon blog via l'encart en bas de page, c'est 100% gratuit (bah oui, je ne pouvais pas ne pas la placer celle là). Si tu le souhaites je t'invite également à me suivre sur mes réseaux sociaux, disponibles en bas de page également ou tout en haut. J'y partage mes différentes prises et résumé de session de pêche mais également mes observations, ressentis personnels ou encore des conseils de temps en temps. (c'est aussi le meilleur moyen de me contacter si tu as des questions ou si tu veux que l'on discute ou s'arrange pour une session ensemble !)
Merci d'avoir pris le temps d'avoir lu cet article,
Merci pour ton soutien en me laissant un petit like sur l'article (que tu sois abonné ou non),
Merci pour ton commentaire et ton potentiel partage.
Bonne déroule !
Adrien T.
PS: Des fiches espèces concernant certaines EEE arriveront au fur et à mesure du temps afin que tu puisse facilement les identifier.
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