Dans le vaste royaume de nos eaux, une multitude de créatures fascinantes évoluent, chacune avec ses propres caractéristiques et comportements.
Cette série de fiches espèces a pour but de te plonger au cœur de chaque espèces que l'on rencontre dans nos eaux en explorant en détail certains des poissons les plus emblématiques que l'on peut rencontrer (et tout particulièrement ceux que l'on peut retrouver en bout de ligne si tu vois ce que je veux dire.).
De la majestueuse truite au redoutable brochet, en passant par le béhémoth qu'est le silure ou encore le sandre furtif, chaque fiche te fournira un aperçu approfondi d'une espèce, ainsi que des conseils pratiques pour maximiser tes chances de succès lors de tes sessions de pêche.
Que l'on soit pêcheur/euse ou juste passionné de nature, j'espère que cette "fiche" comblera tes attentes concernant le poisson dont je vais te parler et que tu vas apprendre une ou deux choses à son sujet.
Prêt(e) à en apprendre plus sur le Brochet aujourd'hui ?
Comme d’habitude,
Installe toi confortablement, prends un café et détends toi,
C’est parti !
Nom commun: Brochet ou Grand Brochet
Espèce: Esox lucius
Genre: Esox
Famille: Esocidae
Taille (adulte): 30 à 70 (En moyenne) il peut atteindre jusqu’à 1m30-1m40 (mais très rares !). En général, les plus gros spécimens pêchés se situent entre 1m et 1m20.
Poids (moyen): 1kg à 9kg en fonction de sa taille. (Certains individus rares peuvent atteindre la barre des 20kg fonction de leur taille !)
Longévité: entre 10 et 15ans. (20 pour certaines femelles)
Mode de vie: Solitaire, Sédentaire et Diurne
Régime alimentaire: Principalement ichtyophage mais il se nourrit également de petits oiseaux aquatiques, de mammifères s’aventurant sur l’eau ou d’amphibiens (souris, grenouilles, etc.). Il est aussi cannibale et n’hésite pas à dévorer ses semblables. (En bref: Un tueur né !)
Période de reproduction: De février à fin Mars/début Avril (en fonction du climat et plus particulièrement de la température.).
Origine & Histoire:
Le nom « Brochet » vient en fait du français « broche » en allusion, à la forme pointue du museau de ce poisson. Il semblerai (au gré de mes recherches sur le sujet) que cela peut avoir aussi un rapport avec le fait qu’au Moyen-âge, on le cuisinait de préférence à la broche (mais cela me semble un peu gros pour y croire.. )
Le nom latin « Esox » vient du grec « isox« qui signifie « Saumon » mais le terme est aussi à comparer avec les mots eog en breton et en gallois, éok en cornique, éo (gén. iach) en vieil irlandais. Ce mot est passé ensuite en latin où il désignerai un poisson du Rhin. (source).
Ensuite, « lucius » du latin « lux » qui signifie lumière.
On peut donc déduire que « Esox lucius » signifie littéralement « Saumon lumineux« . (je ne vois pas vraiment le rapport avec le saumon personnellement mais ce sont des faits on ne sait rien redire là dessus…Il y a sûrement un rapport mais je n’ai pas trouver lequel dans mes recherches… Linné devait avoir bu ce jour là si c’est bien ça..) ou alors « Poisson du Rhin lumineux » (ce qui, à mon sens, semble plus logique).
Niveau surnoms, il en a pas mal celui là ! Broc, bec, bec-de-canard, béquet, brochette, brouché, buché, filaton, flute, goulu, grand-bec, grand-gousier, lanceron, lançon, luceau, pognan, pogneau, poignard, sifflet, gobe poisson, fusil, requin de rivière ou d’eau douce, piraña francesa (traduction: Piranha Français) ou encore Pike qui signifie « Brochet » en anglais. Tu noteras une particularité sur cette espèce concernant ses surnoms, c’est qu’en fonction sa taille, on lui donne un surnom différent aussi pour le décrire. (voir image ci-dessous).
Ce poisson de la famille des « Esocidae » est sans aucuns doutes l’un des plus grands poissons prédateurs de l’hémisphère Nord. Il fait partie des poissons d’eau douce ayant la plus vaste répartition naturelle au monde, Il a aussi été largement introduit en dehors de son aire d’origine, par exemple au Maroc par les français au début du XXème siècle.
Il a longtemps été considéré à tort comme un poisson dévorant tout ce qui se présente à sa portée, il est reconnu aujourd’hui comme un excellent régulateur de population des lacs et des étangs. Il est souvent introduit dans les plans d’eau où les carpes sont en surnombre afin de réguler les populations. Le brochet est à présent (au niveau européen), considéré comme « vulnérable » mais les populations semblent bien se porter notamment grâce à de nombreuses actions sur le terrain et à l’arrivée en puissance du mouvement « No Kill« , de la part des pêcheurs, depuis la fin des années 50 mais aussi de plusieurs études et campagnes d’informations menées sur lui afin de lui retirer l’étiquette de « monstre glouton d’eau douce ». (remarque 100% personnelle: en espérant que le silure suivra le même pas..).
Malheureusement, à certains endroits dans le monde, le brochet est menacé d’extinction par le changement de son biotope: pollution, manque de précipitation, et plus sûrement encore par la destruction systématique de ses lieux de reproduction (zones et prairies inondables) par le bétonnage des berges et le mitage des zones inondables. La pêche abusive de l’espèce est également une menace pour lui dans certains coins du monde. En de nombreux endroits, l’espèce a été supplantée par le sandre.
Le brochet fait l’objet d’un élevage important à partir de 1970 en France ainsi qu'en Belgique dans un but de repeuplement des populations. Actuellement, on estime à plus de 10 millions de juvéniles et 300 000 jeunes âgés d’environ deux mois qui sont relâchés chaque année en moyenne.
On dénombre 7 espèces distinctes de Brochets parmi le genre Esox (réparties entre l’Europe, l’Asie et L’Amérique du Nord) et l’une d’entre elles (Esox americanus) possède 2 sous espèces. Celui que l’on retrouve ici en Belgique et qui est décrit dans cet article est le Grand Brochet (Esox lucius) que l’on peut retrouver également un peu partout en Europe et en Amérique du Nord aussi bien en étang, en lac ou en rivière.
Chez nos voisins français, on peut retrouver 3 espèces de brochets (dont une découverte récemment suite à des recherches au niveau génétique sur ce poisson: l’Esox aquitanicus appelé « Brochet aquitain » qui possède un museau plus court et une apparence plus trapue que con cousin (photo ci après).
« Bon c’est bien joli tout ça mais en quoi ça va m’aider dans ma pêche de cette espèce ? » Me diras-tu.
A rien (pour la plupart des informations)… Mais c’est toujours intéressant à savoir donc prends-en note quand même ! (Et puis, à dire avec le petit doigt levé en buvant son verre de vin à table lors d’un repas ça peut toujours faire son effet.).
Rentrons un peu plus dans les détails de cette espèce afin que tu comprennes mieux sa vie et donc que tu puisses en tirer des conclusions utiles pour toi mieux le pêcher.
Anatomie du Brochet (si, crois moi c’est utile à savoir !):
Le Brochet est une espèce de grand poisson osseux d’eau douce que l’on peut occasionnellement retrouver en eau saumâtre (plus d’explications à ce sujet plus bas dans l’article).
Il possède les attributs physiques de la famille des Esocidae c’est à dire que l’opercule branchiale raccourcie dorsalement, le suboperculaire en forme de croissant, un petit supramaxillaire (un os de la mâchoire) et les écailles antérieures à fortes crêtes. Les os palatins du vomer sont couverts de fortes dents. Lire plus: https://www.aquaportail.com/taxonomie-famille-470-esocidae.html
Cette espèce est identifiable du fait de sa morphologie fuselée en forme en balle de fusil. c’est un poisson fusiforme, dont les flancs de couleurs verdâtres ou jaunâtres vers le dos deviennent blancs vers le ventre. Les nageoires sont de couleurs rouges-orangées et portent des rayures sombres. Les nageoires impaires sont en arrière de l’animal (permettant une propulsion phénoménale lors de ses accélérations). La robe du brochet va du vert clair au noir suivant la couleur dominante des habitats colonisés. Les flancs sont plus clairs avec des bandes transversales plus foncées. Lors de la croissance de cette espèce, les rayures obliques des jeunes laissent place à des lignes horizontales.
Concernant sa tête, elle ressemble à un bec de canard. La mandibule est plus longue que la mâchoire supérieure et sa gueule comporte pas loin de 700 dents incurvées vers l’arrière afin de mieux garder en gueule sa proie ! (autrement dit: fais bien gaffe quand tu le manipule, ça ne pardonne pas quand on se fait mordre ! Certains pêcheurs ont déjà finis à l’Hospital après une rencontre avec ce poisson.). Sa gueule est tellement large qu’elle lui permet d’ingurgiter des proies mesurant jusqu’à 2/3 de sa taille ! (donc la taille de ta main ne représente pas une grand obstacle pour lui te mordre..)
Ses yeux sont noirs, entourés d’or et immobiles au-dessus de la tête avec un champ visuel de 70° lui offrant un vision binoculaire, qui lui permet d’apprécier les distances et de fondre sur sa proie. Il a une très bonne vision des couleurs mais n’est pas un expert concernant la vision nocturne.
Dimorphisme sexuel: En général, la femelle est toujours plus grosse que le mâle mais ce critère n’est pas fiable pour l’identification du sexe d’un individu (car tu peux tomber sur une petite femelle ou un gros mâle..). La seule façon de déterminer avec certitude le sexe d’un brochet est d’attendre la période de reproduction, la femelle possède alors une bosse rougeâtre entre l’anus et l’orifice urogénital tandis que cet orifice débouchera plutôt au niveau d’une fente transversale chez le mâle et sera plat.
Dimorphisme sexuel visible lors de la période de reproduction
Devant ses yeux il possède deux narines. Il s’agit de petits canaux (tubes) dans lequel l’eau circule : elle y est filtrée et analysée par notre prédateur. Tous ces messages olfactifs sont très bien interprétés et guident le brochet dans sa recherche de nourriture. Le brochet possède donc un odorat bel et bien développé ! On remarque qu’il s’en sert surtout la nuit et en hiver quand les eaux sont plus froides.
De pores céphaliques sont parsemés sur sa tête (sur le dessus et le dessous), il y en a +- 37 et ils ont le même rôle que la ligne latérale. Ce sont de véritables radars, ils permettent au brochet de détecter le moindre mouvement, la moindre vibration, le moindre bruit et ce, dans un rayon de plus de 15 mètres. Ce qui lui permet d’identifier et de localiser une proie potentielle sans même l’avoir dans sa ligne de vue. (c’est pas stylé ça ?!)
La vessie natatoire du brochet est directement liée à ses branchies (on dit qu’elle est « ouverte »). Cela signifie que les échanges gazeux sont très rapides et que prendre un brochet en profondeur n’a généralement aucune incidence contrairement au Sandre ou la perche.
En fonction du milieu dans lequel il évolue, son physique peut être sensiblement différent d’un endroit à l’autre. En rivière (là où il y a plus de courant), la tête est généralement plus grosse, plus allongée et le corps plus fin. En eaux dormantes (en étangs & lacs) les brochets sont généralement plus gros, plus gras et ont le « bec » plus court.
Concernant la taille, le brochet peut atteindre 1m50 et peser plus de 25kg. Néanmoins, les prises les plus courantes se situent plutôt entre 45 et 90cm pour un poids de 1 à 8kg. L’habitat et les proies disponibles dans son milieu de vie à une influence dessus mais on ne remarque pas de différence entre rivière et lacs à ce niveau là. (un métré peut donc ce trouver dans chaque biotope où il peut être présent !)
Il est possible d’estimer le poids d’un individu en fonction de taille comme décrit dans le tableau suivant (tableau de Mona):
Alors ça ne t’as quand même pas aidé un peu de savoir tout ces détails là sur ce poisson ? Je te l’avais dit que c’était important ! Aller, on continue !
La reproduction chez le Brochet:
En octobre, les femelles commencent à « se transformer », avant cette période rien ne la distingue précisément des mâles, c’est à ce moment qu’une protubérance rouge commence à apparaître proche de la nageoire anale. Le frai a lieu vers mars par 2° à 12° C (en moyenne 8c°, selon la région, cela s’étale de février à mai).) dans des eaux peu profondes (+-20 cm) dans les plantes aquatiques ( élodée, potamot, etc…) ou sur des prairies inondées. Il s’agit de zones très peu profondes, très calmes, avec une végétation abondante. Les prairies inondées lors des crues des cours d’eau offrent un milieu idéal. Il lui faut absolument de la végétation herbacée ! C’est une espèce dite phytophile.
Il a été observé que le brochet a tendance à rester fidèle à un même site de ponte chaque année. Avant le frai, et après une migration d’une distance plus ou moins variable en fonction du milieu dans lequel les brochets se situent, les mâles arrivent sur les lieux en premier, les femelles ensuite et, pendant cette période, ils ne s’occupent de rien d’autres que d’eux même car la reproduction est leur principale préoccupation. Les mâles et femelles qui vivaient chacun sur leurs territoires respectifs se regroupent quelquefois à plusieurs dizaines d’individus sur de petites surfaces. Cette promiscuité entre eux aiguise leur agressivité et il n’est pas rare que des coups de dents se perdent pendant cette période. (Hormones en ébullition + des centaines de dents = cocktail parfait pour des blessures..)
Aucun nid n’est construit ; les œufs semblent éparpillés au hasard dans des herbiers situés près des berges. La ponte s’effectue en général sur 2 à 5 jours, Les femelles pondent leurs œufs de sorte qu’ils restent « collés » aux végétaux et sont suivies par un cortège de 3 à 5 mâles (plus petits qu’elles) qui déposent leur laitance sur les œufs au fur et à mesure de la ponte.
Une fois la ponte effectuée, les brochets se dispersent et retournent sur leurs territoires respectifs avec une seule idée en tête: se nourrir ! (bah oui rester aussi longtemps sans manger ça donne faim au bout d’un moment..) Aucuns individu ne reste pour s’occuper des couvées. (parents indignes !)
Les œufs sont de couleur ambre clair/orange de 2,5 à 3,0 mm et se fixent à la végétation. La fécondité est faible avec près de 15 000 à 45 000 œufs/kg par rapport au poids de la femelle. Il faudra alors compter 10 jours environ après la ponte en fonction de la température de l’eau selon le modèle expliqué ci-dessous:
120-140 degrés x jours (« °C x jours » est une notation utilisée pour signaler la durée d’incubation en fonction de la température de l’eau que l’on appelle « degré jour de croissance« )
Cela signifie que:
si l’eau est à 10 °C, l’incubation durera 12 jours.
si l’eau est à 11 °C, l’incubation durera 10 jours.
si l’eau est à 14 °C, l’incubation durera 7 jours.
« Pour te faciliter la tâche, dis-toi qu’il faut une eau ayant une température idéalement située à 12 C°«
La durée d’incubation est de +-10 jours. Les alevins restent fixés aux plantes 10 jours supplémentaires le temps de grandir. ( La frayère doit donc rester sous eau pendant une durée approximative de +- 1 mois.) Après quelques jours, deux petits points noirs apparaissent sur les œufs fécondés. L’œuf est alors dit « oeillé » car les deux petits points noirs visibles correspondent aux yeux de l’alevin à l’intérieur. Une fois les les œufs éclos, une larve de 3,5 à 6 mm dotée d’une vésicule vitelline en sort. Les larves du brochet sont phototrophes (c’est à dire que la lumière influence leur croissance) et possèdent une ventouse qui va leur servir à rester fixées aux plantes environnantes pendant une durée approximative de 10 jours. Au fur et à mesure du temps, le vitellus disparait. La gueule et les dents des alevins se forment et les petits se nourrissent alors de crustacés planctoniques et d’insectes benthiques. Les larves deviennent piscivores une fois la taille de 13 à 35 mm atteinte en fonction de la disponibilité des proies présentes (larves d’autres espèces) et quitte la zone de frayère, c’est à ce moment également que l’instinct territorial du brochet apparaît. Quand les juvéniles ont atteint une taille de quelques centimètres (on commence alors à les nommer « brochetons« ), ils commencent à chasser et à se nourrir d’alevins de nombreuses espèces de poissons, de larves, de vers et de gammares qui deviennent alors l’essentiel de leur alimentation pour ensuite devenir de plus en plus piscivores une fois la taille de +-10 cm atteinte. Le cannibalisme. est déjà fréquent chez espèce à cet âge. Les plus gros individus n’hésitent pas à se nourrir d’autre brochetons plus petits qu’eux. La croissance est très rapide et à l’âge d’un an, la taille du brochet se situe entre 30 et 35 cm en fonction de la richesse en proies du milieu dans lequel il grandit. La température de l’eau influence également sa vitesse de croissance et l’âge de sa maturité sexuelle.
Les mâles sont matures sexuellement entre 2 ans (parfois 1 an) pour une taille de 30 à 45 cm. Les femelles ne sont, quant à elles, matures sexuellement qu’à partir de 3 ans pour une taille avoisinant les 50 à 60 cm. Les femelles grandissent plus rapidement que les mâles. (va savoir pourquoi… Personnellement je n’en ai aucune idée malgré des heures de recherches sur le sujet…)
Pour te donner une idée de la croissance du brochet:
Tu noteras que les zones inondables jouent un rôle extrêmement important dans la reproduction de cette espèce ! C’est bien joli, les berges bien droites en béton mais est ce vraiment bénéfique à la faune environnante ? Les herbiers que l’on arrache sans ménagement pour ne pas qu’il s’accroche dans les hélices de bateaux sont ils si dérangeant que ça au final ?
(ça fait réfléchir hein ?)
Habitat du Brochet:
Caractéristiques physico-chimique idéales:
Température: On retrouve le brochet dans des eaux allant de +- 10 à 24C°.
Acidité du Milieu (Ph): Le brochet a une préférence pour les milieux plutôt Neutres au niveau acidité ( Ph de 7-7.5). Néanmoins on peut le retrouver dans des eaux plus alcalines (Ph de 8) et occasionnellement dans des eaux légèrement saumâtres et/ou turbides.
Dureté de l’eau moyenne: Le Brochet recherchera une eau avec une dureté moyenne (Gh) de 10-20.
Oxygène(O2): En moyenne 7 à 9 mg/l.
Courant moyen: Le brochet recherche généralement des zones de courants plutôt modérés voir des eaux plutôt lentes ou alors d’un calme total. L’important étant surtout un débit d’eau relativement stable en règle générale. Néanmoins, il n’est pas rare de le trouver en bordure de courant puissant en embuscades de proies sortant de ce dernier.
Profondeur globale: Entre 0,50m et 4m en rivière, fleuve et canal mais il peut descendre jusqu’à 30 m sans soucis en lac (pour les plus gros individus).
Caractéristiques du Biotope:
Tu pourras retrouver le brochet dans: les lacs, les réservoirs, les canaux et les rivières. Le brochet est Phytophile (il apprécie la présence de plantes), il affectionne les bordures, ainsi que la proximité des rives riches en racines d’arbres ou encore les champs de nénuphars et autres plantes aquatiques. Tu peux également le retrouver en pleine eau à différentes profondeurs mais principalement à mi eau dans ce cas.
Tu le retrouveras partout où les rivières sont riches en végétations et postes d’affûts divers et de préférence dans des eaux claires. Il est également possible de le retrouver dans des étangs. En hiver, il se rend dans les zones les plus profondes possible pour lui. Il affectionne les très faibles profondeurs durant la saison de reproduction et pendant l’automne (période durant laquelle il va se « gaver » pour passer l’hiver). Naturellement, le brochet se retrouve un peu partout dans les couches d’eaux en fonction des conditions climatiques, du milieu dans lequel il vit et de la période de l’année.
Il vit en général à proximité de grosses racines, arbres immergés, nénuphars et autres zones d’affût possibles pour lui chasser et se cacher. Ce type d’habitat se rencontre principalement non loin des berges.
Tu as donc compris que le brochet est un passionné de cachettes, de verdures et qu’il affectionne tout particulièrement les moyennes et faibles profondeurs. Si tu vois des herbiers quelques part, tu peux être certain(e) qu’un brochet n’est pas loin !
(Note: C’est un as du camouflage ! si tu ne le vois pas, ça ne veut pas dire qu’il n’est pas là ! tu serai surpris de la distance à laquelle te trouve de certains individus parfois ! Dans le doute, n’hésite jamais à lancer ta ligne proche du bord !)
Comportement et Régime alimentaire:
Le brochet est un poisson sédentaire et solitaire, mais il vit parfois temporairement en groupe de deux ou trois.. Dans les grands lacs, on le trouve aussi en bancs, surtout quand il s’agit de jeunes sujets (plus ils sont gros et moins ils sont nombreux dans ce cas).
Le brochet ne représente aucun danger pour l’homme. (sauf pour le pêcheur qui glissent sa main dans gueule..)
Le brochet est au bout de la chaine alimentaire et son rôle est donc primordial pour l’équilibre du milieu aquatique. En effet, c’est lui qui régule les populations des autres espèces, mais aussi la sienne par son comportement cannibale !
Le brochet chasse principalement en embuscade ; il se camoufle dans les herbes aquatiques ou se confond avec des branchages immergés, et attend qu’une proie passe à sa portée. Son corps élancé n’est pas adapté à de longues poursuites mais bien aux accélérations brusques et en ligne droite. Il lui arrive parfois de s’attaquer aux poissons pris dans les lignes des pêcheurs. Il n’a peur de rien quand il s’agit de se nourrir, il fonce tête baissée ! Il peut lui arriver de poursuivre sa proie mais sur de courtes distances uniquement. C’est donc principalement un sprinteur qui peut atteindre la vitesse de 50km/h lors de ses « attaques éclairs ».
Pour chasser, ce dernier foncera sur ses proies principalement en arrivant en dessous d’elles. Il chasse à vue et à l’affût, le brochet est surtout intéressé par ce qui se passe au dessus de lui. Ainsi ses proies se détachent mieux à contre-jour et il bénéficie de l’effet de surprise..
Chasseur diurne, on remarquera des pics d’activité en particulier tout au long de la journée. Mais on remarque une meilleure tendance à mordre en début de matinée et en fin de soirée. L’activité du brochet se peut se poursuivre aussi dans l’obscurité, mais pas trop. (note: quand un brochet est actif, il en est de même pour chaque brochet présent dans le plan d’eau.. des recherches sont encore en cours pour expliquer ce phénomène..)
Le brochet est particulièrement actif au printemps lors de sa sortie de fraie et en automne lorsqu’il « fait son gras » pour l’hiver.
L’alimentation du brochet évolue avec l’âge. Il commence par se nourrir de zooplanctons et d’insectes lorsqu’il est alevin (30 mm). En grandissant, son régime alimentaire intègre des proies de plus en plus grosses. Adulte, il consomme principalement diverses espèces de poissons, notamment les espèces les plus communes dans le milieu où il vit. Le grand brochet est néanmoins très opportuniste, et il peut aussi consommer des écrevisses, des amphibiens, des canetons ou des rongeurs. La taille de ses proies peut correspondre à la moitié voir 2/3 de sa propre taille. Le cannibalisme n’est pas rare chez le brochet et il peut arriver que les brochetons constituent la majeure partie des proies des gros brochets. La perche est une de ses proies préférées. Plus le brochet sera grand et plus il montrera un comportement nécrophage régulier (tout en continuant de chasser ! Disons plutôt qu’avec l’âge il devient de plus en plus opportuniste !)
Le Brochet et la législation en Belgique:
Sans doute l’élément le plus important à connaître lorsque tu pêches !
Cette partie ci ne sera pas longue mais il est nécessaire de te la rappeler si tu résides en Belgique (et si tu es d’ailleurs et que tu souhaites venir un jour dans ce beau pays, voilà les infos !).
Le Brochet fait partie du groupe 2 c’est à dire que sa pêche est autorisée uniquement du 1er samedi de Juin au 31 janvier. (soit pendant presque 7 mois sur l’année.)
La maille du Brochet est de 60cm.
Il est possible d’en prélever maximum 1 par jour. (0 en eaux vives du 3eme samedi de mars au 1er samedi de juin -> en gros c’est interdit en attendant l’ouverture officielle du brochet… logique mais bon… c’est noté ainsi dans le règlement je le retranscrit tel quel…)
Si tu te poses un question sur la législation sur la pêche en Wallonie. La Maison Wallonne de la pêche est là pour y répondre !
Conseils pour la pêche du Brochet:
Après toute cette théorie, voici le passage que tu attends sans doute depuis le début !
Le brochet, c’est sans doute l’un de mes préférés ! Sa touche peut être subtile comme explosive mais le combat est toujours un réel plaisir car il se défend comme un diable ! Le plus difficile selon moi, est de trouver comment les déclencher quand ils sont inactifs, mais si quand tu arrive sur le spot, ils sont en chasse: c’est juste magique ! Tu prends des touches toutes les 2 sec !
Pour ma part, je te conseillerais d’utiliser une canne de +- 2m10 (inutile de prendre une grande trique car du bord tu feras principalement les bordures pour rechercher ce poisson). Personnellement, j’utilise une canne de 15-60gr montée avec un moulinet spinning en taille 2500 garni d’une tresse en 4 brins en 20 centièmes. Niveau bas de ligne, je mets une demi longueur de canne de fluorocarbone en 40 centième que je termine par un avançon en fluorocarbone de 80 centièmes de +- 30cm afin d’éviter de me faire couper.
Si il y a un conseil que je peux te donner: N’hésite jamais à pêcher gros ! Le brochet c’est un tueur en puissance ! Il ne va pas hésiter (quelque soit sa taille !) à foncer sur de grosses proies ! Si tu vois qu’il ne mord pas, essaye de l’énerver afin de générer de l’agressivité (la touche est encore plus violente dans ce cas là !) ! N’hésite donc pas à bien insister sur certains postes où tu peux être certain que le seigneur de nos eaux puisse se trouver ! Commence toujours haut dans la couche d’eau (il ne va pas hésiter à monter depuis 3m de fond pour venir chercher un leurre un surface si il est intéressé !) et diminue en profondeur petit à petit en fonction des résultats que tu obtiens !
Et surtout: ne néglige jamais les bordures !
Conseils de pêcheurs:
Tu ne pensais quand même pas que j'allais te laisser sur le carreaux quand même ?
J’ai contacté une tripotée de pêcheurs chevronnés afin de savoir ce qu’ils avaient en stock pour toi qui débute et voici leurs réponses:
Les conseils de Patrick:
« Cherchez les zones à débris d’arbre, branches/arbres tombés dans l’eau, les zones à herbiers. Personnellement j’utilise le plus souvent en souple le pro grub fox rage en 16cm ou en dur le westin swim/savage gear 3D. Si la zone est fortement pêchée ne pas hésiter à descendre en taille. Il n’est pas rare de faire un broc sur du 10 cm ou du 14 cm. À l’inverse, en automne, ne pas hésiter à monter en tailles de leurres et même au delà de 20 cm (avant l’hiver, ils veulent à bouffer ! *rire) Évitez de trop pécher le brochet en plein été s’il fait trop chaud car il ne supporte pas bien les grosses chaleurs. Question matos je suis avec une canne en 10/40gr, un moulinet en taille 3000 avec une tresse de 18 centième, câblé ou fluorocarbone 50 centième minimum et surtout… un gant à carnassier! Pour éviter de se faire chiquer un doigt ! *rire »
Les Conseils de Michael:
" J’ai fait une des mes meilleurs pêche l’année dernière pendant la sécheresse. Même par forte chaleur le brochet est opérationnel. (14 brochets sur ma journée) Ce dernier a une constitution plus robuste que beaucoup de poissons ! Un taux d’oxygène plus faible n’est pas un problème pour lui alors que beaucoup de blancs et de salmonidés succomberaient, lui il garde ses idées claires ! J’ai fait de la plongée en lac et le comportement des brochets en rivière ou en lac est différent. Si la nourriture est en suffisance ils collaborent presque pour suivre un banc de poisson fourrage et attaquer à tour de rôle. En rivières, ils seront plus territoriaux et auront tendance à s’isoler. Tout dépend aussi de la taille et du type de rivière. C’est un poisson fascinant sur bien des aspects ! "
" Mes conseils pour le broc en Semois ! Du bord.
Le matos: Une canne pour le broc exclusif je dirais 20-60 gr c’est assez intéressant. Ni trop souple ni une trique en 2,80 m permet de gérer l’encombrement en bord d’eau. Moulinet 2500/3000 avec une tresse de 10kg minimum. Bas de ligne en fluoro de 80 centième. J’ai essayé en 60 ça n’a pas tenu, les brocs de 60-70 le défonçait trop souvent. Le raccord des deux avec le nœud FG est top mais il faut de l’entraînement. Une pince ou ciseau long bec pour décrocher l’hameçon au milieu de la gueule du broco. Les leurres trois types se distinguent à mon sens et permettent de gérer pas mal de configurations. Surface, milieu d’eau et dans le fond. Surface et milieu d’eau sont largement suffisant. La tranche d’eau est souvent de 1m en moyenne. Le brochet sera souvent prompt à réagir. L’eau étant très clair en Semois et la vision du brochet prédominante les couleurs naturelles fonctionnent bien mais aussi le blanc. Tout est affaire de contraste. Si les eaux sont teintées on va vers le très foncé voir le noir. Les vibrations sont très importantes, la ligne latérale du brochet est à tenir en compte car elle remonte jusqu’à sa gueule qui est bardée de capteurs sensoriels qui permettent de localiser les proies grâce aux vibrations/pressions dans l’eau. Si il n’a pas faim tentez la provocation territoriale ! Ou ses instincts cannibales de ses premières heures avec un leurre imitant un autre brochet.
Ne sous-estimez pas ses rush proche de la surface et ses chandelles dévastatrices ! Il vaut mieux l’épuiser un peu plus dans l’eau que de le prendre en main trop tôt surtout si on l’attrape sous les ouïes !"
Les Conseils d'Anthony:
"Ce que je peux donner comme conseil pour la pêche du brochet c'est de ne pas hésiter à faire de longues pauses dans les animations ! Que ce soit avec des leurres qu'avec des leurres durs comme les jerk ou swimbait ! La prospection est vraiment indispensable dans cette pêche ! Il ne faut pas hésiter à beaucoup se déplacer le long des berges ! Concernant les animations, je dois bien avouer que le stop and go sans laisser le leurre toucher le fond est une de mes animations favorites ! Un leurre qui nage en dent de scie est très souvent redoutable avec ce poisson !"
Les Conseils de Dimitri:
"Le conseil que je peux donner pour pêcher le brochet c'est de ne pas hésiter à varier entre les différentes animations ( linéaire, stop and go, dent de scie ). Il ne faut pas non plus hésiter à prospecter pas mal de terrain et aussi à changer régulièrement de leurres afin de proposer différents types de de vibrations pour trouver le pattern du jour.
Le brochet est un poisson assez vicieux et suiveur ! Il peut parfois venir chercher le leurre dans les pieds du pêcheur et faire demi tour à la dernière seconde pour délaissé sa proie. Il faut donc avoir ce petit truc en + qui va permettre de déclencher l’attaque et de mettre au sec le poisson !"
Et si tu as des questions, rejoint BlackRiver Fishing sur le groupe Facebook du collectif, l’équipe y est présente (dont notamment Jonathan qui vient de te conseiller) ainsi que bien d’autres pêcheurs pour répondre à toutes tes interrogations !
Les débutants y sont rois et le respect de chacun est la loi là bas !
Et si jamais tu as d’autres questions, n’hésite pas non plus à me contacter directement via l’onglet "Contact"
Quelques liens utiles sur le Brochet:
Un site internet entièrement dédié au brochet ?
Voici un lien très instructif qui te donnera quelques filons sur le sujets !
Ce site est entièrement consacré à ce poisson et à sa pêche ! Tu pourras y apprendre des choses très intéressantes comme notamment les effets de la météo sur l'activité de ce poisson et bien d'autres choses tout aussi utiles pour le pêcher efficacement !
Et les frayères à brochet dans tout ça ?
Voici une vidéo de l'Union des Fédérations de Bassin Seine-Normandie qui t'explique et montre ce qu'est une frayère à brochet et à quoi elle sert. Une vidéo hyper intéressante !
Envie d’en savoir plus sur les différentes espèces de brochets dans le monde ?
Héras de Nervurax Fishing et ses comparses ont réalisés une vidéo sur le sujet !
Un groupe Facebook entièrement lié à la pêche du Brochet aux leurres ça te dit ?
Facebook regorge de groupes divers et variés et comme promis, j'essaye de te partager à chaque article un nouveau groupe que je trouve particulièrement pertinent sur un sujet. Dans ce cas précis, le groupe Facebook "Brochet Addiction" me semble tout indiqué !
Rassemblant plus de 50.000 membres, ce groupe est réservé en exclusivité à notre ami le brochet ! Je ne peux que te le recommander si tu débutes et ne sais pas vers où te tourner, l'ambiance y est vraiment sympa et il y a toujours quelqu'un pour répondre à tes questions, remarques et interrogations sur le sujet !
Conclusion
Ainsi se clôture notre exploration du brochet, cet emblème de la pêche tant recherché pour sa férocité et sa puissance. Avec le descriptif le plus complet que j'ai pu te faire sur ce poisson, je pense que tu as ici une solide base qui te permettra de dévoiler les clés pour le traquer avec succès.
Pêcheur/euse ou pas, j'espère que ces informations t'aideront à mieux comprendre et connaître ce fascinant prédateur de nos eaux.
On pourra dire ce que l'on veut mais en fin de compte, le brochet reste une espèce vraiment captivante ! L'on comprend aisément la fascination de certains pour ce dernier une fois que l'on a appris à le connaître.
J’espère que cet article t’a plu autant que j'ai pris plaisir à le rédiger et t’invite à me dire ce que tu en penses dans les commentaires ci-dessous et/ou de lui mettre un « j’aime » afin de me le faire savoir.
N’oublie pas de t’inscrire sur le blog et surtout de me dire ce que tu penses de cet article en commentaire ci-dessous, les commentaires sont très importants pour moi et me permettent d'adapter le contenu aux attentes de mon audience.
N’oublie pas non plus que tu peux me retrouver sur les réseaux sociaux dont les liens sont disponible en tête et pied de page. n'hésite pas à me contacter en cas de question ou juste pour le plaisir d'échanger sur le sujet , je serai ravi de te répondre !
Encore merci pour le temps que tu as pris pour lire cet article, on se revoit au prochain !
Bonne déroule !
Adrien T.
Super fiche , très bien détaillé et plein d'infos .Beau boulot.