Fiche Espèce: Le Sandre Doré Européen
- Adrien T.
- 18 avr. 2024
- 20 min de lecture
Dernière mise à jour : 26 nov. 2024

Dans le vaste royaume de nos eaux, une multitude de créatures fascinantes évoluent, chacune avec ses propres caractéristiques et comportements.
Cette série de fiches espèces a pour but de te plonger au cœur de chaque espèces que l'on rencontre dans nos eaux en explorant en détail certains des poissons les plus emblématiques que l'on peut rencontrer (et tout particulièrement ceux que l'on peut retrouver en bout de ligne si tu vois ce que je veux dire.).
De la majestueuse truite au redoutable brochet, en passant par le béhémoth qu'est le silure ou encore le sandre furtif, chaque fiche te fournira un aperçu approfondi d'une espèce, ainsi que des conseils pratiques pour maximiser tes chances de succès lors de tes sessions de pêche.
Que l'on soit pêcheur/euse ou juste passionné de nature, j'espère que cette "fiche" comblera tes attentes concernant le poisson dont je vais te parler et que tu vas apprendre une ou deux choses à son sujet.
Prêt(e) à en apprendre plus sur le sandre aujourd'hui ?
Comme d’habitude,
Installe toi confortablement, prends un café et détends toi,
C’est parti !
Nom commun: Sandre Doré Européen
Espèce: Sander lucioperca
Genre: Sander
Famille: Percidae
Taille (adulte): 40 à 60cm (En moyenne) il peut atteindre + de 1m. Il n’est pas très rare de croiser des individus de 70 à 80 cm.
Poids (moyen): 1 à 3kg (+- 10kg pour les spécimens dépassant le mètre.)
Longévité: entre 10 et 20 ans.
Régime alimentaire: Principalement ichtyophage, il se nourrit également d’écrevisses et peut se montrer Cannibale ponctuellement (en particulier sur les sujets plus petits).
Période de reproduction: D’Avril à Juin (en fonction du climat et plus particulièrement de la température.).
Origine de l’espèce:
L’origine du nom « Sander » viendrait pour certains de l’allemand « der sand » (le sable) car l’espèce, quand ce substrat est présent, le choisit préférentiellement pour y installer sa frayère. Pour d’autres il viendrait de l’allemand « der zander » tiré du mot « zahn » (la dent), en référence aux canines très proéminentes ornant l’avant de ses maxillaires (qui cela dit, lui ont conféré également le doux surnom de « Vampire » par les pêcheurs ).
Le nom latin « lucioperca » signifie littéralement « brochet-perche » (« lucio » pour brochet et « perca » pour perche). À cause de la ressemblance de ce poisson à un potentiel croisement entre un brochet et une perche (MAIS C'EST IMPOSSIBLE ! On parle juste d’une potentielle ressemblance ! Il s’agit d’une espèce à part entière !)
Ce poisson de la famille des percidés (un proche cousin de la perche !) est originaire d’Europe centrale (pour être plus précis, on le retrouve du fleuve « Elbe » en Allemagne jusqu’au Mont « Oural » et dans plusieurs cours d’eau allant jusqu’en Russie et la mer Baltique mais aussi dans le Danube qui traverse l’Allemagne jusqu’à la Mer Noire.), où il cohabite naturellement avec le silure ou encore l’aspe.
Le Sandre a été introduit en France à la fin du XIXème siècle, à partir d’individus en provenance de Hongrie, pour satisfaire les besoins de la pêche de loisir. La première observation date de 1888 dans le Rhin, et en 1912 l’espèce avait colonisé le bassin de la Marne en utilisant les canaux le reliant au Rhin. Il a ensuite été signalé en 1915 dans le Doubs, en 1920 dans la Saône et en 1930 dans le delta du Rhône. La maîtrise de sa reproduction et du transport des pontes ont ensuite permis de l’introduire dans l’ensemble du réseau hydrographique continental ainsi qu’en Corse en 1970 (Pascal et al., 2006 ; Keith et al., 2011). (Ce paragraphe est un pur copié/collé de: source).
Certains auteurs pensent que son introduction a permis de remplacer les populations déclinantes de brochets (menacées par la pollution et les aménagements des cours d’eau) et d’ainsi rétablir l’équilibre de certains cours d’eau par la présence d’un prédateur.
Par la suite, il s’est répandu largement sur le territoire Européen où on le retrouve principalement dans les zones d’eaux calmes, les lacs et les cours d’eau navigables (en particulier les canaux artificiels).
On dénombre 5 espèces distinctes de Sandres (3 espèces européennes et 2 espèces américaines), celui que l’on retrouve ici en Belgique et qui est décrit dans cet article est le Sandre Doré Européen (Sander lucioperca).
Tu peux retrouver en bas d’article, un lien qui te montrera un petit descriptif de chaque espèce avec des photographies.
« Bon c’est bien joli tout ça mais en quoi ça va m’aider dans ma pêche de cette espèce ? » Me diras tu.
A rien (pour la plupart des informations)… Mais c’est toujours intéressant à savoir donc prends en note quand même ! (Et puis, à dire avec le petit doigt levé en buvant son verre de vin à table lors d’un repas ça peut toujours faire son effet.).
Rentrons un peu plus dans les détails de cette espèce afin que tu comprennes mieux sa vie et donc que tu puisses en tirer des conclusions utiles pour toi mieux le pêcher.
Anatomie du sandre (si, crois moi c’est utile à savoir !):
Le Sandre est une espèce de grand poisson osseux d’eau douce et d’eau saumâtre.
Il possède les attributs caractéristiques des percidés, comme la perche, il possède deux nageoires dorsales espacées de quelques centimètres. La première possède des épines (ATTENTION LORS DE LA MANIPULATION ! Tu vois que c’est utile ?), et la deuxième plus souple. Il possède aussi des épines sur ses autres nageoires mais en moins grand nombre que sur la dorsale principale.
Son corps est long et fuselé. Sa peau rugueuse est grise/verte (légèrement brune aussi) sur son dos (avec un magnifique reflet doré) et le ventre blanc. Le sandre possède des rayures verticales plus foncées sur les flancs semblables à celles de sa cousine la perche mais moins prononcées visuellement. Sa ligne latérale est particulièrement bien marquée. La couleur de sa robe peut varier d’un milieu à l’autre (plus claire ou plus foncée) et change de couleur lors du frai chez le mâle pour devenir plus sombre (on lui donne alors le surnom de « Sandre Charbonnier » à cette période du fait de sa couleur devenue noirâtre.).
Concernant sa tête, elle est fine et longue, sa gueule est bien fendue, plutôt large et équipée de deux paires de canines très développées sur les mâchoires situées à l’avant de cette dernière. (Attention aussi lors de la manipulation ! Il n’hésite pas à les faire claquer ! Mon pouce en a déjà fait les frais et crois moi ce n’est pas agréable du tout…). Ses opercules ont deux rayons d’épines acérées qui sont très coupantes sur leurs bords inférieurs !
Il existe un dimorphisme sexuel apparent pour cette espèce: On distingue le mâle de la femelle à la forme de la ligne située entre la tête et la dorsale : concave chez le mâle, convexe pour la femelle (différence concave/convexe -> ICI).

Les atouts physiques majeurs de ce poisson carnassier pour emplir sa fonction de prédateur accompli sont sans nul doute ses yeux ! En effet ceux-ci possèdent, en arrière de la rétine, un Tapetum lucidum qui est une couche réfléchissante extrêmement sensible à la lumière, tapissée au fond de l’œil. Ce précieux « tapis luisant » lui confère une meilleure captation des rayons lumineux lui permettant ainsi de voir dans les coins les obscurs de nos eaux. Ce « tapis » se retrouve aussi chez d’autres espèces comme par exemple chez des requins ou chez des animaux nocturnes comme le chat, des rapaces nocturnes etc. Ce qui lui confère un avantage non négligeable dans l’obscurité lorsqu’il est en chasse grâce à son effet sur l’acuité visuelle du poisson dans ces conditions. Il peut voir ses proies bien avant qu’elles ne le voit fondre sur elles !
Au niveau de son anatomie, notons aussi que les sandres possèdent (comme tous les percidés) une vessie natatoire fermée, ils ne peuvent compenser la baisse de pression rapide et donc évacuer l’azote lors d’une remontée brutale. Car les mécanismes de remplissage et de dégonflage de vessie se font par voie sanguine et sont très lents. Cette particularité fait qu’il peut être mortel pour ce poisson de le remonter trop vite en surface quand on le pêche dans de grandes profondeurs. (Retrouve en bas d’article un lien vers un explication détaillée de ce phénomène, de ses conséquences et qui explique aussi comment l’éviter au maximum.)
Le sandre peut (comme la perche) être sujet au phénomène de nanisme qui peut l’empêcher d’atteindre une taille importante en fonction du milieu dans lequel il se trouve même si les causes de ce phénomène sont encore discutées au moment où j’écris ces mots.
Alors ça ne t’as quand même pas aidé un peu de savoir tout ces détails sur ce poisson ? Je te l’avais dit que c’était important !
Aller, on continue !
La reproduction chez le sandre:
Le frai a lieu entre avril et août (le plus souvent en Mai/Juin) lorsque l’eau atteint une température autour de 10 à 14 °C, sur un substrat de gravier (ou du moins, un fond dur mais le sandre a une préférence préférence pour un sol sableux), à une profondeur allant de 1 à 4 m mais qui peut atteindre jusqu’à 17 m en lac. L’idéal est sur un fond pourvu de grandes racines, rochers et herbiers divers afin d’offrir un maximum de protection aux œufs et aux futurs alevins.
Il a été observé que le sandre à tendance à rester fidèle à un même site de ponte chaque année.
Avant le frai, et après une migration d’une distance plus ou moins variable en fonction du milieu dans lequel les sandres se situent, le mâle arrive sur un lieu qu’il choisit pour préparer un nid relativement circulaire : Il va nettoyer ce dernier en débarrassant le substrat de toute trace de vase afin qu’il soit le plus « propre » possible. Le nid prend alors la forme d’une petite fosse d’environ 5cm de fond et de 50cm de diamètre pour un mâle mesurant approximativement 50cm car la taille du nid est variable en fonction de la taille du mâle qui le construit. Ce nid est creusé à même le sol, entre des branches ou des herbiers dans des zones exposées au soleil afin de garantir une température optimale à la future ponte. Une fois le nid formé, le mâle va « parader » autour de ce dernier afin d’attirer une potentielle femelle passant par là afin que cette dernière vienne pondre ses œufs sur le nid qu’il a préparé.
La ponte s’effectue en général de nuit. La femelle dépose alors ses œufs par « paquets collants » au substrat, à même le fond du nid et le mâle les féconde immédiatement en y déposant sa laitance. En effet, chez les poissons, la fécondation est dite « externe » car elle se déroule dans le milieu extérieur, soit dans le cas présent: dans l’eau.
Une fois la ponte effectuée, la femelle quitte le nid pour reprendre des forces en chassant le plus possible mais il n’est pas rare que certaines femelles ne survivent pas par la suite.
Après le frai, le mâle protège la ponte (c’est la fameuse période durant laquelle il prend alors son nom de « Charbonnier » car il change alors de couleur pour devenir plus foncé à la limite du noir) : il chasse les intrus et menaces potentielles (assez férocement et ce, peu importe leur taille ! Il y a d’ailleurs pas mal de témoignages de plongeurs/nageurs s’étant fait mordre par un papa sandre énervé car ces derniers s’étaient trop approchés du nid qu’il gardait… ), il ventile la couvée grâce à des mouvements circulaires de ses nageoires pectorales et nettoie les œufs durant toute leur incubation. (Voilà pourquoi il est souvent mal vu de pêcher le sandre pendant sa période de reproduction car cela peut nuire à toute une couvée et diminuer le taux de reproduction de l’espèce dans la zone concernée..).
Les œufs sont jaunes pâles et mesurent de 1 à 1,5 mm environ. La fécondité est élevée avec près de 150 000 à 200 000 œufs/kg par rapport au poids de la femelle. Il faudra alors compter entre une semaine et quinze jours environ après la ponte en fonction de la température de l’eau selon le modèle expliqué ci-dessous:
70 à 110 degrés x jours ( " °C x jours " est une notation utilisée pour signaler la durée d’incubation en fonction de la température de l’eau.)
Cela signifie que:
si l’eau est à 10 °C, l’incubation durera 11 jours.
si l’eau est à 11 °C, l’incubation durera 10 jours.
si l’eau est à 14 °C, l’incubation durera 8 jours.
« Pour te faciliter la tâche, dis-toi qu’il faut une eau ayant une température idéalement située à 12 C°«
Après quelques jours, deux petits points noirs apparaissent sur les œufs fécondés. L’œuf est alors dit « oeillé » car les deux petits points noirs visibles correspondent aux yeux de l’alevin à l’intérieur. Une fois les les œufs éclos, une larve de 3,5 à 6 mm dotée d’une vésicule vitelline en sort. Les larves du sandre sont phototrophes (c’est à dire que la lumière influence leur croissance). Au fur et à mesure du temps, le vitellus disparait. La gueule et les dents des alevins se forment et les petits se nourrissent alors de crustacés planctoniques et d’insectes benthiques. Les larves deviennent piscivores une fois la taille de 10 à 25 mm atteinte en fonction de la disponibilité des proies présentes (larves d’autres espèces). Quand les juvéniles ont atteint une taille de quelques centimètres (on commence alors à les nommer « Sandrillons« ), ils commencent à chasser et à se nourrir d’alevins de nombreuses espèces de poissons, de larves, de vers et de gammares qui deviennent alors l’essentiel de leur alimentation pour ensuite devenir de plus en plus piscivores une fois la taille de +-10 cm atteinte. La croissance est assez rapide et à l’âge d’un an, la taille du sandre se situe entre 15 et 18 cm en fonction de la richesse en proies du milieu dans lequel il grandit. La température de l’eau influence également sa vitesse de croissance et l’âge de sa maturité sexuelle.
Les mâles sont matures sexuellement entre 2 et 4 ans pour une taille de 35 à 40 cm. Les femelles ne sont, quant à elles, matures sexuellement qu’à partir de 3 à 5 ans pour une taille avoisinant les 40 à 45 cm. Les femelles grandissent plus rapidement que les mâles. (va savoir pourquoi… Personnellement je n’en ai aucune idée malgré des heures de recherches sur le sujet…)
Pour te donner une idée de la croissance du sandre:
Poids à 1 an: entre 50 et 100gr
Poids à 2 ans: 350gr (pour +- 30cm)
Poids à 3 ans: +- 1kg
Tu noteras que le climat joue un rôle extrêmement important dans la reproduction de cette espèce car il a été observé que des hivers particulièrement doux (avec une température de l’eau supérieure à 10C°) semble réduire drastiquement la fécondité des femelles. Il a été observé également qu’une chute brutale de la température un peu avant ou pendant la période de reproduction peut carrément bloquer la maturation sexuelle des femelles pour l’année entière (et ce de manière quasiment irréversible !) et donc mettre à mal la reproduction de l’espèce jusqu’à l’année suivante !
(ça fait réfléchir hein ?)
Habitat du Sandre:

Caractéristiques physico-chimique idéales:
Température: On retrouve le Sandre dans des eaux allant de +- 6 à 22C°.
Acidité du Milieu (pH): Le sandre a une préférence pour les milieux plutôt Neutres au niveau acidité ( pH de 7-7.5). Néanmoins on peut le retrouver dans des eaux plus alcalines (Ph de 8) notamment dans des eaux légèrement saumâtres et/ou turbides.
Dureté de l’eau moyenne: Le sandre recherchera une eau avec une dureté moyenne (Gh) de 10-20.
Oxygène(O2): En moyenne 3,5 à 4 mg/l.
Nitrates (NO3): En moyenne 3,8 (± 0,8 mg/l).
Nitrites (NO2): En moyenne 0,028 (± 0,025 mg/l).
Courant moyen: Le sandre recherche généralement des zones de courants plutôt modérés voir des eaux plutôt lentes ou alors d’un calme total. L’important étant surtout un débit d’eau relativement stable en règle générale.
Profondeur globale: Entre 2 et 4m en rivière, fleuve et canal mais il peut descendre jusqu’à 17m sans soucis en lac.
Caractéristiques du Biotope:
Tu pourras donc retrouver le sandre dans les eaux calmes : les lacs, les réservoirs, les canaux et les rivières à faible courant. Le Sandre est Lucifuge (il fuit la lumière) il affectionne les eaux libres au-dessus de hauts fonds durs, sans vase ni végétation, ainsi qu’à proximité des rives riches en racines d’arbres en favorisant les zones profondes de son milieu.
Tu le retrouveras donc partout où les rivières ont été creusées, où leurs eaux ont été ralenties par des barrages ainsi qu’à l’amont ou à l’aval de certaines écluses. Il est également possible de le retrouver dans des étangs profonds. En hiver, il se rend dans les zones les plus profondes possible pour lui. Il affectionne les faibles et moyennes profondeurs durant la saison de reproduction et pendant l’automne. Naturellement, le sandre va essayer au maximum d’éviter les zones envahies par la végétation. Il privilégie les eaux troubles où il n’est pas en compétition avec le brochet et où il peut chasser sans être vu.
Il vit en général à proximité de grosses racines ou encore de gros amoncellements rocheux dans lesquelles il peut trouver refuge en cas de danger. Ce type d’habitat se rencontre non loin des berges. Le sol est généralement constitué de pierres, gravier et arbres morts. Il s’est particulièrement bien acclimaté dans les gravières, ces lacs artificiels créés lors de la remise en état naturel après l’extraction de sable et gravier de construction. Tu le retrouveras aussi près de gros rochers isolés ou éboulements où il peut trouver des écrevisses ou petits alevins se cachant dans les cavités formées par ces derniers.
Tu as donc compris que le sandre est une espèce qui ne se plait pas en petite rivière ou encore dans les plans d’eau peu profonds en règle générale. C’est une espèce assez résistante. Il se montre plutôt tolérant aux pollutions organiques, à la sédimentation et aux fluctuations de niveaux d’eau. C’est pourquoi on le retrouve le plus souvent dans nos canaux artificiels et/ou dans des zones très industrialisées en compagnie du silure, de l’aspe, de la perche ou encore la brême (que les pêcheurs de sandre la rencontrent souvent sans le vouloir et qui est une espèce « marqueur » typique de sa présence sur les lieux.)
Comportement et Régime alimentaire:
Le sandre est un poisson grégaire qui aime vivre et chasser en bancs d’individus de tailles sensiblement égales. Néanmoins, plus ils grandissent et plus ils deviennent solitaires.
Le sandre ne représente aucun danger pour l’homme (sauf les mâles en période de reproduction si l’on a le malheur de s’approcher trop près du nid qu’ils gardent.)
Il a une prédilection pour les jeunes Cyprinidés (ablette, gardon, rotengle, brème, chevesnes…) mais il exerce une prédation sur des petites perches et il sait faire preuve de cannibalisme sur des sujets plus petits que lui de manière occasionnelle. Son gosier étroit l’empêche d’avaler une proie qui dépasse le huitième de son propre poids. Ses prises préférées sont donc les goujons, les ablettes et les jeunes gardons. Les écrevisses sont également au menu.
Le sandre est considéré comme un prédateur d’affût et de poursuite, sa vitesse de nage étant considérable. Au moment de l’attaque des proies, le sandre se déplace de plus de 3 fois sa longueur à la seconde ! Cette vivacité impressionnante confère à ses attaques une grande fulgurance et une force de frappe phénoménale ! (Ce qui est l'une des raisons de son succès auprès des leurristes car sa touche est d’une violence sans égal !).
Pour chasser, ce dernier foncera sur ses proies de préférence sur les côtés. Il les entaille ou leur brise le crâne de ses canines puis les laisse retomber avant de refaire un passage pour les « gober » ou les ramasser sur le fond. Il peut enchaîner ainsi plusieurs blessures dans un banc lors d’une chasse, tel un serial killer, et dévorer ensuite plusieurs proies en un seul repas.
Chasseur nocturne, on remarquera des pics d’activité en particulier aux extrémités du jour: Au crépuscule et à l’aube. Néanmoins, il peut aussi être actif en journée en particulier lors des journées où la couverture nuageuse est importante. Son pic d’activité le plus global se situe en général entre 18h et 00h00. (Pour rappel: En Belgique il n’est autorisé « que » 1h avant l’heure officielle du lever du soleil jusqu’à 1h après l’heure officielle du coucher de soleil.).
Le sandre est un poisson que l’on pêche souvent en fin de saison et pendant l’hiver. Néanmoins, la période durant laquelle il est le plus actif reste l’été car sa croissance est à son potentiel maximal durant cette période.
Le sandre est un espèce plutôt sédentaire mais on observe que les femelles se déplacent beaucoup plus que les mâles. La température joue énormément sur leur déplacement. Quand elle est trop faible (< 5°C) ou trop chaude (>30°C) cela provoque des déplacements chez l’espèce, les sandres étant alors à la recherche de températures plus compatibles avec leurs exigences thermiques. C’est pourquoi on les capture plus facilement en hiver dans les profondeurs car les températures y sont plus clémentes pour eux.
Le Sandre et la législation en Belgique:
Sans doute l’élément le plus important à connaître lorsque tu pêches !
Cette partie ci ne sera pas longue mais il est nécessaire de te la rappeler si tu résides en Belgique (et si tu es d’ailleurs et que tu souhaites venir un jour dans ce beau pays, voilà les infos !).
Le Sandre fait partie du groupe 2 c’est à dire que sa pêche est autorisée uniquement du 1er samedi de Juin au 31 janvier. (soit pendant presque 7 mois sur l’année.)
La maille du sandre est de 50cm en eaux calmes.
Il est possible d’en prélever maximum 2 par jour.
Si tu te poses un question sur la législation sur la pêche en Wallonie. La Maison Wallonne de la pêche est là pour y répondre !
Conseils pour la pêche du Sandre:
Après toute cette théorie, voici le passage que tu attends sans doute depuis le début !
Le sandre c’est sans aucun doute possible, le poisson le plus capricieux et le plus difficile à faire quand tu débutes ! Sa pêche demande une finesse et une technique particulière mais quand la touche arrive, tu en tombes vite amoureux ! Cette décharge qui te parcourt l’échine, ce TOC si distinctif a rendu bien des pêcheurs accros à ce poisson dès la première fois qu’ils l’ont pêché !
Pour ma part, je te conseillerais d’utiliser une canne plutôt longue (personnellement j’utilise une canne de 2m40) et relativement raide afin de faire évoluer ton leurre souple avec précision et pouvoir ferrer rapidement en cas de touche. Ta canne se doit aussi d’être très résonnante afin qu’elle puisse te transmettre un maximum d’informations pendant ta pêche.
En moulinet, rien ne sert de prendre un truc énorme. Un moulinet spinning de taille 2000 voir 2500 maximum fera l’affaire avec un frein de 6kg et un ratio plutôt lent. Niveau tresse je le pêche avec du 0,12 et 8 brins dans un coloris assez flashy afin de bien voir ma ligne et j’ai un bas de ligne en fluorocarbone de 2m en 0,23 max 0.30. Du point de vue leurres, je le pêche quasi exclusivement avec des leurres de 10cm de type « shad » ou « Sandra » (très souvent en blanc) montés sur une tête plombée de 3.5 à 7 gr maximum ou alors avec une cuillère tournante en taille 4.
Dernière petite chose: comme je l’ai dit, ce n’est pas un poisson facile à cerner quand on débute. Ne lâche rien, teste et expérimente mais dis-toi que le secret réside principalement dans la patience, la détermination et l’animation de tes leurres ! C’est un poisson extrêmement capricieux qui peut morde un jour sur un leurre de 10cm blanc et le lendemain, au même endroit, uniquement sur des leurres de 7cm vert.
Trouver sa pêche se fait au jour le jour (même s’il y a des récurrences).
Conseils de pêcheurs:
Tu ne pensais quand même pas que j'allais te laisser sur le carreaux quand même ?
J’ai contacté une tripotée de « Zandermans » / « Zanderwoman » afin de savoir ce qu’ils avaient en stock pour toi qui débute et voici leurs réponses:
Les conseils de Philippe:
Pour débuter je conseillerais de commencer en 3 pouces avec une TP de 5 gr histoire de bien faire planer le leurre un maximum avant de retoucher le fond. C’est souvent à la descente du leurre que j’ enregistre mes tapes. En ce qui concerne la tresse je préconise du 6 centième et en bas de ligne un fluoro de 23. Stratégiquement viser toutes les structures sûres ou dans l’eau. Par exemple: les piles de ponts, quais d’amarrages, etc. Le sandre n’est pas trop fan des fonds vaseux donc un fond caillouteux est idéal mais attention la casse ! Psychologiquement, il faut être assez costaud car pour moi ce poisson est très rusé et peut casser notre moral à chaque sortie. Surtout ne pas abandonner, la persévérance finira par payer. La technique du stop and go est, pour débuter, la plus facile à gérer à mes yeux.
Mon petit truc à moi est de souvent changer de leurre et de coloris.
Les Conseils de Jonathan:

Ce que je donnerais comme conseil pour débuter la traque du sandre, c’est de commencer en 3 pouces lorsqu’ il y a beaucoup d’alevins, et au fur et à mesure de la saison augmenter la taille du leurre au fur et mesure du temps. Privilégie les postes marqués, ainsi que les berges! Quand tu arrives sur ton poste de pêche tu prospectes à gauche, à droite, à 1m des berges, en augmentant d’1 m à chaque lancer pour bien balayer la zone. Regarder la couleur de l’eau, si teintée, un leurre assez flashy, si clair ou transparente, favoriser alors le naturel.. Pour le grammage tout dépend du fond, le leurre doit toujours bien planer avant de toucher le fond. Et surtout ! (car quand moi quand j ai commencé j ai dû découvrir ça seul) la sensation de la touche du sandre ! On dit souvent » tape » car cela fait penser comme si quelqu’un tirait d un coup sec sur le bout de ta ligne…
Et enfin ne jamais se décourager!
C’est le 1er le plus dur à faire !
Les Conseils de Sarah:
Alors pour ma part je te donnerais comme conseils pour commencer à traquer le sandre c’est de commencer avec un leurre de 7.5 cm avec soit 3.5g de TP ou 5g selon le fond, et augmenter petit à petit pour toucher un peu plus gros quand la technique utilisée fonctionne. Pour la technique, toujours bien privilégier les spots marqués (berge, quai, petit port de plaisance, …) commencer soit de gauche ou droite, peu importe, et aller en augmentant d’un mètre pour vraiment bien racler la zone… si ils sont là c’est bingo ! En fonction de la couleur et transparence de l’eau mettre un leurre flashy si les eaux sont foncées et un naturel si les eaux sont claires. Au niveau de l’attaque du sandre on dirait qu’on tire un gros coup sec sur le fil..
Maintenant à toi de jouer !
Les Conseils de Ludovic:
Pour pêcher le sandre aux leurres souples, il faut que ton leurre reste au ras du fond ! Ramène le lentement et généralement en faisant ça, tu auras droit à une touche très sèche et assez violente ! Selon moi, la pêche la plus facile est souvent la plus payante ! Ramène en linéaire avec une vitesse de récupération constante et relativement lente, le secret pour réussir est de trouver le grammage idéal lors du choix de ta tête plombée. Si cette technique ne fonctionne pas, passe "à la gratte" (ou stop and go) c'est à dire de prendre contact avec le fond, faire une légère récupération, faire une pause et laisser ton leurre retoucher le fond et continuer ainsi tout au long de ta récupération. (Astuce: varie les temps de pauses ainsi que tes tours de récupération). Et enfin, si le spot le permet, n'hésite pas pêcher en verticale quand c'est possible ! Pour cela, laisse ton leurre couler dans le fond de l'eau et avec de petits coups de scion, fais sautiller ton leurre sur le fond, c'est redoutable !
Et si tu as des questions, rejoint BlackRiver Fishing sur le groupe Facebook du collectif, l’équipe y est présente (dont notamment Jonathan qui vient de te conseiller) ainsi que bien d’autres pêcheurs pour répondre à toutes tes interrogations !
Les débutants y sont rois et le respect de chacun est la loi là bas !
Et si jamais tu as encore d’autres questions, n’hésite pas non plus à me contacter directement via l’onglet "Contact" ou via mes réseaux sociaux.
Quelques liens utiles sur le Sandre:
Tu es curieux de voir les différentes espèces de Sandre ?
Voici un lien très instructif qui te propose plusieurs photos de ces différents spécimens !
En début d’article je te parlais d’un phénomène particulier concernant la pêche du sandre en profondeur et ses dangers pour le poisson (le phénomène de décompression).
Voici un lien qui t’expliquera un peu plus en profondeur cette problématique et ses potentielles solutions.
Une chaîne YouTube 100% Belge encore une fois !
Besoin d’en apprendre plus sur la pêche du Sandre ?
La chaîne YouTube « CatchAndRelease_TV » comporte plein de vidéos sur le sujet !
Tiens voici une petite vidéo pour t’apprendre à attraper ton premier Sandre justement !
Encore une vidéo YouTube pour apprendre ?
Cette fois c’est une chaîne Française, « MegaFish » qui te montrera comment débuter la pêche du Sandre en 3 vidéos.
Un groupe Facebook entièrement lié à la pêche du sandre aux leurres ça te dit ?
Facebook regorge de groupes divers et variés et comme promis, j'essaye de te partager à chaque article un nouveau groupe que je trouve particulièrement pertinent sur un sujet. Dans ce cas précis, le groupe Facebook "Zandertaker Team" me semble tout indiqué !
Rassemblant une équipe de pêcheur passionné par la pêche du sandre en casi exclusivité, je ne doute pas que tu y trouveras de bons conseils !
Conclusion
Ainsi se clôture notre exploration du sandre, cet emblème de la pêche tant recherché pour sa touche. Avec le descriptif le plus complet que j'ai pu te faire sur ce poisson, je pense que tu as ici une solide base qui te permettra de dévoiler les clés pour le traquer avec succès.
Pêcheur/euse ou pas, j'espère que ces informations t'aideront à mieux comprendre et connaître ce fascinant prédateur de nos eaux.
On pourra dire ce que l'on veut mais en fin de compte, le sandre reste une espèce à la fois mystérieuse et captivante. L'on comprend aisément la fascination de certains pour ce dernier une fois que l'on a appris à le connaître.
J’espère que cet article t’a plu autant que j'ai pris plaisir à le rédiger et t’invite à me dire ce que tu en penses dans les commentaires ci-dessous et/ou de lui mettre un « j’aime » afin de me le faire savoir.
N’oublie pas de t’inscrire sur le blog et surtout de me dire ce que tu penses de cet article en commentaire ci-dessous, les commentaires sont très importants pour moi et me permettent d'adapter le contenu aux attentes de mon audience.
N’oublie pas non plus que tu peux me retrouver sur les réseaux sociaux dont les liens sont disponible en tête et pied de page. n'hésite pas à me contacter en cas de question ou juste pour le plaisir d'échanger sur le sujet , je serai ravi de te répondre !
Encore merci pour le temps que tu as pris pour lire cet article, on se revoit au prochain !
Bonne déroule !
Adrien T.
Super boulot frérot 👏
Très complet et bien sourcé ! Bravo Adrien